WTA / ATP : Swiatek et Bublik complètent leur collection

Iga, le monde à l’endroit

Il y a encore quelques mois, observateurs et fans étaient inquiets de ne plus voir le sourire d’Iga Swiatek lors des cérémonies protocolaires de fin de tournoi. Privée de lauriers pendant plus d’un an, l’ancienne reine du circuit est même redescendue à la huitième place mondiale, quelques jours seulement après avoir cédé sa couronne parisienne à la suite de sa défaite en demi-finales face à Aryna Sabalenka. Une période délicate que la principale intéressée semblait toutefois prendre du bon côté, expliquant à qui voulait bien l’entendre qu’elle souhaitait faire évoluer son jeu sous la houlette de Wim Fissette et que son dur labeur allait finir par porter ses fruits.

Un temps inaudible, ce discours a finalement eu un écho considérable là où on l’attendait le moins. Au All England Club, sur un gazon qui s’était toujours refusé à son talent, la Polonaise a écrasé la concurrence grâce à son perfectionnisme légendaire et ses progrès aussi bien sur son engagement que dans ses déplacements. Un sixième sacre en Majeur en six finales disputées aux airs de renouveau, confirmé quelques semaines plus tard par une autre grande première, cette fois sur les courts en dur de Cincinnati. Et si Iga a été stoppée en quarts de finale de l’US Open par une revancharde Amanda Anisimova, elle a repris sa marche en avant ce week-end, au WTA 500 de Séoul.

Intouchable durant toute la semaine à l’image de ses victoires 6/0, 6/3 face à Barbora Krejcikova puis 6/0, 6/2 contre Maya Joint le même jour (!), la joueuse de 24 ans s’est offert un prodigieux come-back le lendemain face à Ekaterina Alexandrova (1/6, 7/6(3), 7/5) pour soulever le 25e trophée de sa carrière en 30 finales !

Loin d’évoluer à son meilleur niveau en début de match, Iga a fait mentir les lignes de statistiques (toutes ou presque favorables à son adversaire, qu’il s’agisse des coups gagnants, des fautes directes et même du total de points gagnés sur l’ensemble de la rencontre) en se montrant précise et intraitable dans les moments importants, symbole parfait de sa force mentale retrouvée. "Tout d’abord, je tiens à féliciter Ekaterina pour son incroyable semaine et sa superbe finale, a-t-elle commenté à la fin de la partie. Honnêtement, je ne sais pas comment j’ai fait pour gagner parce que tu as très bien joué. J’ai juste essayé de rester en vie."

Sous les radars durant les six premiers mois de l’année, la n°2 mondiale reprend la lumière au fil des semaines et compte désormais 2792 points de retard sur Aryna Sabalenka et 560 d’avance sur Coco Gauff, qu’elle ne pourra pas croiser avant la finale du WTA 1000 de Pékin, où l’Américaine est tenante du titre. Une chose est sûre – d’autant plus en l’absence de la patronne –, Iga Swiatek sera la grande favorite de l’événement et ce pourrait être le cas dans de nombreux tournois à venir…  

Bublik n’en finit plus de gagner

Déjà titré à Halle, Gstaad et Kitzbühel cette saison, Alexander Bublik est de nouveau tombé à genoux lors de la finale de l’ATP 250 d’Hangzhou face à Valentin Royer (7/6(4), 7/6(4)). Un 4e titre lors du même exercice – seul Alcaraz fait mieux en 2025 avec 7 trophées -, le 8e en carrière et le 1er sur dur extérieur, que le désormais 16e joueur mondial est allé décrocher sans perdre le moindre jeu de service durant toute sa campagne. Un niveau de jeu et une réussite qui lui permettent de postuler de manière très crédible aux Finales ATP de Turin puisque le Kazakhstanais est actuellement 12e à la Race !

Un exercice complètement fou et à peine croyable pour le principal intéressé, toujours un peu plus surpris à chaque nouvel accomplissement. "Honnêtement, je dis toujours que les victoires ne me font pas sauter au plafond et que les défaites ne me mettent pas plus bas que terre, a-t-il expliqué au moment de faire le bilan de son année. J’essaie de garder les pieds sur terre. J’aime ce que je fais, je suis heureux de pouvoir voyager, de disputer des tournois et d’être à 100%. Les victoires suivent… C’est magnifique !"

Toujours très fair-play et enthousiaste vis-à-vis de ses adversaires, Bublik n’a pas manqué d’encenser le Français, auteur de la plus belle semaine de sa carrière, ponctuée de magnifiques victoires contre Andrey Rublev, Learner Tien ou encore Corentin Moutet. "Valentin a joué de manière incroyable, je ne m’y attendais pas. Il a joué à un très bon niveau pendant tout le tournoi mais en finale, il a été encore meilleur. J’ai bien servi et j’ai réussi de très bons coups mais j’ai gagné de justesse !"

Le miracle Tabilo

Toujours en Chine mais cette fois du côté de Chengdu, Alejandro Tabilo a lui aussi fait mentir les chiffres lors de son succès final face à Lorenzo Musetti (6/2, 2/6, 7/5). Le Chilien a réalisé moins de coups gagnants (29 contre 37) et commis plus de fautes directes (44 contre 23) que l’Italien mais cela ne l’a pas empêché de soulever son premier trophée de l’année, le tout en sauvant deux balles de match ! Un scénario fou qui légitime sa très joyeuse célébration sur le court avec ses proches, d’autant que le désormais 72e joueur mondial était issu des qualifications ! "C’était un match dingue, j’ai dû rester très concentré, aussi bien physiquement que mentalement, a-t-il confié. Toute mon équipe a fourni des efforts incroyables durant ces deux semaines longues et riches en émotions. Je suis très heureux parce que cette année a été très difficile, j’ai connu beaucoup de blessures. Gagner ici, c’est incroyable, je n’en reviens pas !".

De l’autre côté du filet, la défaite a été difficile à encaisser pour Musetti, privé de sacre depuis 2022 malgré cinq autres finales disputées. Son excellent parcours dans cet ATP 250 lui permet toutefois de grapiller une place à la Race (il est désormais 7e) et ainsi d’entrevoir une première participation aux Finales ATP de Turin.