Samedi, à la veille du début du Masters de Turin, tous les regards des fans de tennis étaient tournés vers Riyad et Athènes pour assister aux sacres d’Elena Rybakina et de… Novak Djokovic ! Opposé à un Lorenzo Musetti des grands jours – l’Italien devait gagner pour disputer les Finales ATP "à la régulière" –, Nole a subjugué l’assistance par sa forme et son jeu, gravant au passage un peu plus son nom dans les livres d’histoire.
ATP : le show Djokovic, Tien ouvre son compteur
Le Serbe a remporté le 101e titre de sa carrière avant de déclarer forfait pour les Finales ATP.

Djokovic termine l’année en beauté
Au cours de son immense carrière, Novak Djokovic a glané 24 titres du Grand Chelem, 7 Finales ATP, 40 Masters 1000 et 1 médaille d’or olympique. Avec un tel palmarès – le plus complet de l’ère Open – sa toute dernière distinction en catégorie 250 pourrait paraître anecdotique. Mais elle ne l’est pas, bien au contraire.
Tout d’abord parce que celui qui a passé au total 428 semaines au sommet de la hiérarchie mondiale (un record, évidemment) vit désormais en banlieue d’Athènes et vient de s’adjuger un événement "à domicile" dont le directeur n’est autre que son frère, Djordje. Ensuite parce qu’au-delà des sentiments et du symbole, ce succès est également historique, le Serbe ayant remporté son 72e titre sur dur – égalant ainsi la marque suprême de Roger Federer –, le 101e au total, ce qui le place désormais à deux longueurs du Suisse (103) et à huit de Jimmy Connors (109). Enfin, parce que celui qui s’est donné pour objectif de terminer sa carrière aux Jeux de Los Angeles a livré une bataille exceptionnelle d’intensité pour prendre le meilleur sur le 9e joueur mondial en finale (4/6, 6/3, 7/5 en 2h59). "Quel combat incroyable, trois heures d’un match exténuant physiquement, a confié le vainqueur. Nous aurions pu l’emporter tous les deux donc félicitations à Lorenzo pour sa performance exceptionnelle. Je suis très fier d’avoir réussi à m’en sortir." La preuve en images ci-dessous.
Un goût du sacrifice, du combat et de l’honneur qui laisse en effet penser que "Djoko" est encore loin de raccrocher les raquettes au vestiaire. Et il aurait d’ailleurs probablement tort de partir trop tôt puisqu’à 38 ans révolus, il s’est affirmé au fil de la saison comme le 3e homme en ralliant notamment le dernier carré des quatre levées majeures et en accumulant pas moins de 39 victoires pour 11 défaites. Si la route vers un 25e sacre en Grand Chelem (son seul et unique véritable objectif désormais) semble être solidement barrée par le nouveau Big 2, rien ne dit qu’il ne parviendra pas à se frayer un chemin vers la gloire l’an prochain.
Rien, sauf peut-être la dimension physique d’un tel événement. L’une des plus grandes forces du "Djoker" par le passé semble s’être transformée en sa plus grande faiblesse. À l’issue de sa victoire, il a d’ailleurs rapidement annoncé son forfait pour Turin. "J’étais impatient de participer à la compétition et de donner le meilleur de moi-même mais je suis triste de vous annoncer que je dois me retirer en raison d’une blessure persistante, a-t-il annoncé sur ses réseaux sociaux. Je souhaite à tous les joueurs un tournoi exceptionnel, j'ai hâte de revenir très bientôt sur le court."
Une annonce qui a mis du baume au cœur à son adversaire, battu lors de ses six dernières finales sur le circuit mais qualifié pour la grand-messe turinoise. Sur le court dès ce lundi, Lorenzo Musetti s’est par ailleurs incliné lors de son premier match de poule face à Taylor Fritz (6/3, 6/4 en 1h42).
Tien, les progrès récompensés
L’affiche était peut-être moins prestigieuse sur le papier mais le duel livré par Learner Tien et Cameron Norrie a été tout aussi intense sur les courts en indoor de l’ATP 250 de Metz. Mené 1-5 dans le tie-break du set final par le récent bourreau de Carlos Alcaraz à Paris La Défense Arena, le plus jeune des deux joueurs (19 ans) a fait preuve d’une incroyable maturité pour finalement l’emporter au bout du suspense (6/3, 3/6, 7/6(6) en 2h10).
Une ouverture de palmarès qui vient récompenser la progression linéaire du premier "teenager" américain titré sur le circuit principal depuis Andy Roddick en 2002. Logiquement battu par Jannik Sinner pour sa première finale ATP au 500 de Pékin il y a quelques semaines, celui qui a pris le meilleur sur cinq joueurs du Top 10 cette saison pointe désormais au 28e rang mondial et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. "Ce titre est vraiment spécial pour moi, a-t-il confié à ATPtour.com à l’issue de sa semaine en Moselle. C’était un objectif important que je m’étais fixé en début de saison et cette semaine était la dernière de l’année… Je voulais vraiment y arriver, ça signifie énormément pour moi […] Je ne savais pas exactement quelle place j’occuperais à l’issue de ce tournoi. Honnêtement, c’est un bonus mais je serai tête de série en Australie. C’est quelque chose que j’essayais de ne pas garder à l’esprit pendant les matchs pour ne pas me mettre une pression supplémentaire. C’est génial."