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Wimbledon 2025 - Finale dames : Bienvenue au All Iga Club

À l’occasion de sa première finale à Wimbledon, Iga Swiatek a décroché un titre sur la seule surface qu’il manquait encore à son palmarès.

Iga Swiatek / Finale, trophée, Wimbledon 2025©Corinne Dubreuil / FFT
 - Marion Theissen

Pour la huitième année consécutive, le All England Club a célébré une nouvelle championne ce samedi. Au terme d’un match parfaitement maîtrisé, la favorite de la rencontre est devenue la première Polonaise sacrée à Londres.

Iga Swiatek, sans aucune contestation

Si le doute était permis avant de jouer la première balle, Iga Swiatek a rapidement remis les pendules à l’heure. Alors que son adversaire avait bataillé pour se hisser jusqu’ici – éliminant sur son chemin la n°1 mondiale, Aryna Sabalenka – cette dernière a été pétrifiée par l’immensité de l’enjeu. Et l’ancienne reine du circuit, déjà couronnée à cinq reprises en Majeur, a su en profiter. "Je ne sais pas où je classerais cette victoire, a-t-elle ensuite détaillé en conférence de presse. Comme elle intervient sur gazon, ça la rend forcément un peu plus spéciale et certainement plus inattendue. Les émotions sont plus grandes qu’à Roland-Garros puisque je sais que je peux bien jouer là-bas. Ici, je n’en étais pas certaine, j’avais besoin de me le prouver." Objectif accompli : la Polonaise est désormais une championne sur chaque surface en Majeur.

Imperturbable sur son service (72% de points gagnés derrière sa première balle), rigoureuse au filet (3/3 au cours de la partie) et efficace dans les moments clés (six balles de break converties sur neuf), la néo-finaliste de 24 ans a été intraitable pendant les 57 minutes qu’a duré la rencontre (6/0, 6/0). Jamais elle n’a eu à défendre la moindre opportunité de break, à aucun moment elle ne s’est laissée envahir par l’émotion d’un éventuel premier titre sur gazon. Avec la sérénité de l’expérience acquise au cours des dernières années, la quadruple championne de Roland-Garros a prouvé qu’elle n’était pas que la reine de la terre battue. Elle qui n’avait plus gagné de titre depuis la coupe Suzanne-Lenglen soulevée en juin 2024 a remis de l’ordre dans la hiérarchie des spécialistes du gazon, et de quelle manière !

"Ce titre, je n’en rêvais même pas tellement il me semblait inatteignable, a avoué la Polonaise lors de l’interview donnée sur le court, Venus Rosewater Dish en mains. J’ai toujours été anxieuse parce que je ressentais beaucoup de pression lorsque je me promenais ici et que j’entrais sur le Centre Court. Mais cette année, je me suis vraiment sentie à l’aise !" Une fois les vieux démons chassés, la championne juniors de l’édition 2018 a appris à être patiente et à dompter les rebonds parfois capricieux de cette singulière surface verte, pour réaliser un cru 2025 presque parfait.

Nouvelle reine du gazon

C’est une surface qu’elle ne semblait pas encore vraiment maîtriser. Avant cette année, "Igazon" n’avait encore jamais atteint la dernière marche d’une épreuve sur herbe, mais grâce à une préparation idéale, elle en a surpris plus d’un, malgré son passé au sommet du circuit mondial féminin.

Après une élimination en demi-finales à Roland-Garros, elle a pu basculer pleinement et rapidement sur la saison verdoyante. Un seul tournoi de préparation derrière elle (une finale à Bad Homburg, perdue contre Jessica Pegula) lui a suffi pour entamer un sixième grand tableau à Wimbledon – synonyme cette fois-ci de nouveaux records. "C’était le 12 juin dernier, a-t-elle expliqué après avoir vérifié la date sur le calendrier de son téléphone. J’ai eu cinq jours d’entraînement intense à Majorque et ensuite je suis allé à Bad Homburg pour continuer de jouer des matchs. Je pense que ce processus a été plutôt bon."

Seulement bousculée par Caty McNally à l’occasion du deuxième tour à SW19, la désormais sextuple championne en Grand Chelem (en six finales disputées !) n’a ensuite plus concédé la moindre manche. Une préparation idéale couplée d’un parcours sans encombre, le tout pour décrocher la 100e victoire de sa carrière en Majeur, rien que ça !

Seule joueuse active à avoir atteint la finale d’un tournoi du Grand Chelem sur les trois surfaces, Iga Swiatek est assurée de retrouver la 3e place mondiale ce lundi.

Un break gagnant pour Anisimova

S’il ne faudra pas retenir la finale pour la jeune Américaine, son parcours à SW19 a en revanche été exceptionnel. Très peu attendue à ce niveau de la compétition, Amanda Anisimova a une nouvelle fois prouvé que sa pause du circuit a été bénéfique. Un exemple d’abnégation, d’humilité mais aussi de ce qui fait les belles histoires de notre sport.

Pour sa quatrième apparition dans le grand tableau londonien, la championne du dernier WTA 1000 de Doha a atteint sa première finale en Grand Chelem, la deuxième sur gazon après une défaite contre Tatjana Maria il y a quelques semaines. Prise par l’émotion et l’ampleur de l’exploit qui lui tendait les bras, elle n’a pas su rivaliser avec Iga Swiatek. Un échec qui n’est que partie remise. "Ces deux semaines ont été vraiment particulières, vous m’avez portée jusqu’ici et même si j’ai eu une panne d’énergie aujourd’hui, vous m’avez soutenue. Merci pour tout !" a-t-elle déclaré au public les larmes aux yeux, la voix tremblante et sous les applaudissements. En retrouvant le sourire dans cet ascenseur émotionnel, elle a réussi à glisser un mot pour sa maman, présente dans sa box et arrivée ce samedi : "Je ne serai pas là sans elle. Ma mère a toujours tout fait pour moi, pour que j’arrive jusqu’ici, donc merci d’être venue, je suis tellement heureuse que tu aies pu être le témoin d’une telle situation en personne" a-t-elle ajouté avant d’éclater en sanglots. "Je vais continuer de travailler et j’espère être de retour ici, devant vous un jour."

Place désormais à la tournée américaine pour celle qui n’a pas encore dépassé le troisième tour à l’US Open mais qui pourra se servir de cette nouvelle expérience pour franchir un nouveau cap.