Coupe Davis / WTA : baptêmes du feu à distance

Bologne, le rendez-vous est pris

Double championne en titre, l’Italie connait désormais dans le détail le plateau qui l’accompagnera à Bologne du 18 au 23 novembre. A l’issue de qualifications riches en surprises et en rebondissements, sept nations ont effet poinçonné leur ticket pour une phase finale qui s’annonce spectaculaire et particulièrement indécise : l’Allemagne, l’Argentine, l’Autriche, la Belgique, l’Espagne, la France et la République Tchèque. Et à l’inverse du rugby, sport dans lequel les victoires à l’extérieur sont à marquer d’une pierre blanche, six pays ont décroché le précieux sésame envers et contre tous !

Sacrés pour la dernière fois en 2017, les Bleus de Paul-Henri Matthieu ont maîtrisé leur sujet face à la Croatie d’Ivan Dodig, sur la terre battue d’Osijek. Un succès marqué par la première sélection très réussie de Corentin Moutet, vainqueur de la rencontre inaugurale face à Dino Prizmic (6/4, 5/7, 6/1) puis décisif contre Marin Cilic (7/5, 6/4) pour définitivement sécuriser la place des Tricolores dans l’avion pour l’Italie. "Marin Cilic est une légende de notre sport et je suis super content d'avoir vécu cette expérience, a-t-il confié au micro de FFT.fr. Je ne pouvais pas rêver mieux en termes de résultats mais je savais que j'en était capable […] Représenter l'équipe de France, c'est quelque chose de fort. Je m'en souviendrai toute ma vie. On joue pour un groupe, un collectif."

D’autres protagonistes bien connus du circuit ont enfilé le costume du héros national à l’occasion de cette semaine de Coupe Davis. C’est le cas notamment de Jiri Lehecka et de Jakub Mensik, tombeurs coup sur coup de Taylor Fritz (6/4, 3/6, 6/4) et de Frances Tiafoe (6/1, 6/4) alors que la République Tchèque était menée 1-2 à Delray Beach. Plus loin encore sur la carte du monde, Raphaël Collignon a une nouvelle fois fait parler de lui, d’abord en prenant le meilleur sur le n°8 mondial Alex de Minaur (7/5, 3/6, 6/3) avant d’arracher la qualification au nez et à la barbe d’Aleksandar Vukic, et ce malgré la perte de la première manche (6/7(5), 6/2, 6/3).

Last but not least, l’Espagne a été la magnifique exception qui confirme la règle. Pour la première fois de son histoire, la Roja a réalisé un étourdissant come-back à domicile face au Danemark, grâce notamment au toujours très combattif Pedro Martinez. Engagé en double aux côtés de Jaume Munar, il a d’abord permis à son équipe de revenir à 1-2 face à la paire Holmgren/Ingildsen avant de réaliser l’une des plus belles performances de sa carrière pour écarter Holger Rune (6/1, 4/6, 7/6(3), le tout en sauvant une balle de match ! Un immense travail bouclé avec la manière par Pablo Carreno Busta. "C’est incroyable, je me suis battu toute ma vie pour être ici aujourd’hui", s’est enjoué Martinez à l’issue de la partie.

Jovic, la précocité récompensée

Chez les dames, la plus jeune représentante du top 100 n’a pas manqué une nouvelle occasion en or de faire parler d’elle. A 17 ans et 283 jours, Iva Jovic est même devenue la joueuse la plus précoce à remporter un titre cette saison, et pas n’importe lequel ! Grâce à sa victoire en finale face à Emiliana Arango – visiblement diminuée physiquement – (6/4, 6/1 en 1h35), l’Américaine a été sacrée championne au WTA 500 de Guadalajara. Une très grande première acquise au talent et au mental, Jovic ayant eu besoin de disputer trois rencontres en trois sets au cours de son victorieux parcours.

Heureuse et émue de ce couronnement qui la propulse (déjà) au 36e rang mondial, elle n’a pas manqué de saluer le courage et la sympathie de son adversaire lors du discours protocolaire. "Je sais qu’aujourd’hui, tu ne te sentais pas bien mais tu t’es quand même battue jusqu’au bout pour offrir un très beau spectacle au public, ce que je respecte vraiment, a commenté la plus jeune représentante de la bannière étoilée à soulever un trophée depuis Coco Gauff à Parme en 2021. Ce n’est pas facile d’arriver sur le circuit quand on est jeune et qu’on n’a pas beaucoup d’amis. Mais les joueuses comme Emiliana rendent les choses plus simples, elle a toujours le sourire et me permet de me sentir mieux." Déterminée et élégante dans la victoire comme dans la défaite, Iva Jovic a tous les atouts pour continuer de faire parler d’elle dans les semaines, les mois et les années qui viennent.

La belle histoire de Tiantsoa Sarah Rakotomanga Rajaonah

A l’instar des messieurs en Coupe Davis, elle aussi a fait sensation en gagnant loin de chez elle. A seulement 19 ans et pour son deuxième tournoi sur le circuit WTA, Sarah Rakotomanga s’est adjugé le titre au 250 de Sao Paulo. La Française, 214e mondiale lors de son entrée en lice, a pris le meilleur sur l’Indonésienne Janice Tjen, au terme d’une finale entre novices à ce niveau de la compétition (6/3, 6/4 en 1h26). Si la tension a fait son œuvre en fin de rencontre – relançant quelque peu le suspense alors que le tableau des scores indiquait 6-3, 3-0 – la joueuse née à Madagascar a globalement maîtrisé les débats et n’a pas tremblé pour conclure et ainsi s’éviter un match à rallonge.

Un heureux dénouement et une entrée fracassante dans le cercle fermé des joueuses sacrées cette saison qu’elle n’a failli ne jamais connaître, elle qui a sauvé trois balles de match avant de se retrouver menée 0-5 lors du dernier set de son premier tour marathon face à la Mexicaine Ana Sofia Sanchez (6/4,4/6, 7/6(7) en 2h54) ! "Le premier tour a été vraiment difficile et je ne pensais vraiment pas que j’allais remporter ce tournoi, a-t-elle confié à l’issue de la compétition. Je reviens de si loin… Le Brésil et ce trophée auront toujours une place spéciale dans mon cœur ! Merci à tous les Français qui sont venus me voir." Un succès qui en appelle d’autres et qui lui permet d’ores et déjà de gagner 83 places au classement pour remonter au 131e rang mondial !