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ATP / WTA : De Minaur au millimètre, Fernandez au bon moment

La tournée sur le dur américain a d’ores et déjà fait des étincelles du côté de Washington.

Alex De Minaur / Cérémonie de remise des trophées Washington©Scott Taetsch / Getty Images North America / Getty Images via AFP
 - Romain Vinot

Avant de se lancer dans le grand bain des WTA et ATP 1000 du Canada (Montréal et Toronto) et de Cincinnati – tout en gardant en ligne de mire le dernier Grand Chelem de l’année à New York – plusieurs protagonistes des deux circuits étaient réunis à Washington pour un premier tour de chauffe qui a tenu toutes ses promesses.

De Minaur, une "decima" pour un cheveu

Virevoltant, précis, combatif et inépuisable. Depuis de très nombreuses années, Alex De Minaur sublime ces adjectifs sur les courts du monde entier, se donnant toujours à 100%, qu’importe le prestige du tournoi auquel il participe. Et sa finale de dimanche au Mubadala Citi DC Open en est le parfait exemple.

Déjà très costaud pour se défaire de Jiri Lehecka en huitièmes de finale, le tombeur du Français Corentin Moutet en demies est parvenu à renverser Alejandro Davidovich Fokina sur la dernière marche (5/7, 6/1, 7/6(3) en 3h03). En très grande forme, à l’image de ses victoires successives face à Taylor Fritz et Ben Shelton, l’Espagnol avait pourtant pris le meilleur départ et s’est même retrouvé en position de conclure dans la manche finale. A 5-3, 30-0, il n’était plus qu’à deux petits points d’un premier sacre sur le circuit principal. Mieux, il s’est procuré la bagatelle de trois balles de match sur le service adverse dans le jeu suivant. Mais le "démon" n’abdique jamais…

Après avoir sauvé les deux premières, l’Australien a réalisé un tour de magie dont lui seul a le secret sur un revers de défense lobé resté dans le court pour seulement 16 millimètres avant de se projeter vers le filet pour délivrer un passing gagnant. De quoi doucher définitivement les espoirs de son adversaire, prostré et inconsolable sous sa serviette à l’issue de cette rencontre épique, lui qui s’était déjà incliné en finale à Acapulco en mars (face à Tomas Machac) mais aussi à Delray Beach en février, après avoir manqué deux balles de titre face à Miomir Kecmanovic. "Tu es trop bon pour ne pas soulever un de ces trophées, a compati De Minaur lors de la cérémonie de remise des trophées. Ça va venir, c’est certain. Tu le méritais aujourd’hui, j’ai juste eu de la chance. Tu es un sacré joueur et un sacré compétiteur, personne sur le circuit n’espère jouer contre toi. Ce n’est pas la fin de quelque chose, ce n’est que le début pour toi."

Brillant sur le court et très classe au moment de son discours, le 8e joueur mondial a glané son 10e titre (le premier de l’année), rappelant au passage qu’il faudra bel et bien compter sur lui lors des prochaines échéances. "Je suis très heureux en ce moment, très content de la manière dont je gère les choses sur le court et en dehors, a-t-il poursuivi. Même si ça n’avait pas tourné en ma faveur aujourd’hui, j’avais en tête ma semaine très positive. J’aurais quoi qu’il arrive été fier de mes efforts mais c’est vrai que c’est vraiment sympa de remporter un 10e trophée !"

Fernandez, la tête dure

Déjà sacrée à trois reprises en WTA 250 sur cette surface, Leylah Fernandez est passée à l’étape supérieure en remportant son tout premier tournoi de la catégorie 500 ce week-end. Opposée à Anna Kalinskaya en finale, la Canadienne n’a pas laissé place au suspense, s’imposant 6/1, 6/2 en seulement 1h09. "J’ai réalisé un match très solide, a-t-elle confirmé face à la presse. Je suis surtout très heureuse d’avoir su gérer la tension. J’étais très nerveuse en début de rencontre mais j’ai ensuite réussi à développer mon jeu et à surmonter cette nervosité."

Privée de lauriers depuis Hong Kong en octobre 2023, la désormais 24e joueuse mondiale a réalisé une semaine grandiose au cours de laquelle elle a notamment battu Jessica Pegula en huitièmes avant de remporter un énorme combat de 3h12 face à Elena Rybakina dans le dernier carré (6/7(2), 7/6(3), 7/6(3)). "J’ai surmonté tellement de challenges cette semaine ! Je pense que ça m’a rendue plus forte parce que si suis capable de résister aux crampes, aux marathons, à la chaleur, à l’humidité et gagner à la fin, alors je peux tout surmonter, a-t-elle analysé. Je suis très heureuse d’avoir pu me dépasser, aussi bien physiquement que mentalement. J’espère que ça va m’aider pour les prochains tournois."

Attendue de pied ferme chez elle à Montréal (où elle retrouvera Maya Joint au premier tour, comme à Washington), nul doute que Leylah Fernandez voudra surtout briller à l’US Open, dernier Majeur de l’année qui l’avait révélée aux yeux du monde entier lors d’une édition 2021 mémorable.

Bublik et Darderi remettent ça

Il y a encore quelques mois, Alexander Bublik se demandait comment il était possible d’enchaîner brillamment un tournoi après avoir remporté un titre. Visiblement, l’homme en forme du moment a trouvé la réponse sur la terre battue de Kitzbühel. Vainqueur à Gstaad la semaine passée, le Kazakhstanais a poursuivi son incroyable moisson en signant quatre victoires sans conteste en Autriche, la dernière face au Français Arthur Cazaux (6/4, 6/3 en 1h24), qu’il avait déjà battu en demi-finales en Suisse. "Je n’arrive pas à croire que j’ai réussi parce que c’était probablement l’une des semaines les plus difficiles de ma vie, a détaillé celui qui n’a pas perdu le moindre set lors de son parcours. Je venais de Gstaad et ici les conditions étaient complètement différentes, d’autant qu’il pleuvait. Je suis heureux d’avoir réussi et je vous remercie de m’avoir soutenu tout au long du tournoi."

Le 25e mondial, qui a désormais remporté trois des quatre derniers tournois qu’il a disputés (en comptant Halle, juste avant Wimbledon) reste sur une impressionnante série de 17 victoires pour seulement 2 défaites depuis son quart de finale à Roland-Garros. Reste désormais à savoir s’il parviendra à gérer aussi bien la transition vers le dur.

En Croatie et plus précisément à l’ATP 250 d’Umag, Luciano Darderi a lui aussi conservé son invincibilité en prenant le meilleur sur Carlos Taberner en finale (6/3, 6/3 en 1h26). Couronné la semaine précédente à Bastad, l’Italien a soulevé le quatrième trophée de sa carrière, le troisième en 2025 ! Blessé à la cheville gauche dans le dernier jeu du match, il est parvenu à conclure sa victoire avant d’être raccompagné vers son banc par son adversaire, très fair-play. "Ces deux dernières semaines ont été complètement folles, s’est-il enthousiasmé à l’issue de son 9e succès de rang. Si vous m’aviez prédit ça, j’aurais trouvé ça impossible. Mais je suis très heureux de mes performances, j’ai joué un tennis incroyable cette semaine. Je vais essayer de récupérer maintenant pour jouer de la même manière sur dur."

Bouzkova, home sweet home

A l’occasion de la neuvième finale 100% tchèque de l’histoire depuis l’indépendance du pays en 1993, Marie Bouzkova a renversé sa compatriote Linda Noskova (2/6, 6/1, 6/3 en 2h12) pour s’adjuger le deuxième titre de sa carrière au WTA 250 de Prague. Championne ici-même en 2022, la 39e mondiale s’est envolée pour le Canada avec de la confiance et des repères avant d’affronter Moyuka Uchijima en fin de journée ce lundi.