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Finales WTA : Rybakina, l’incroyable sprint final

La Kazakhstanaise a remporté le Masters de fin de saison aux dépens de la n°1 mondiale ce week-end.

Elena Rybakina / Photocall trophée Finales WTA
 - Romain Vinot

Qualifiée de dernière minute grâce à une fin de parcours sans faute en Asie, Elena Rybakina a remporté l’intégralité de ses rencontres aux Finales WTA de Riyad pour s’adjuger son plus beau titre depuis son sacre à Wimbledon en 2022.

Une conclusion parfaite

L’histoire est belle, inattendue et spectaculaire. Il y a 15 jours, Mirra Andreeva occupait le huitième et dernier siège qualificatif pour la grand-messe réunissant les meilleures joueuses de l’année. Une place que l’on croyait au chaud mais qui s’est finalement retrouvée sous la menace d’Elena Rybakina, qui devait remporter le titre à Ningbo puis atteindre les demies à Tokyo pour s’emparer du dernier ticket. Une mission délicate mais remplie avec brio afin de s’envoler en classe business, direction l’Arabie Saoudite. "Ce n’était pas un voyage facile, évidemment, j’ai un peu souffert du décalage horaire […] Mais je suis sûre que si je fais les choses bien, ça peut être une excellente semaine" avait-elle confié en préambule de la compétition.

Faire les choses bien est un euphémisme au vu du parcours exceptionnel de la Kazakhstanaise à Riyad. Très autoritaire pour prendre le dessus sur Amanda Anisimova et Ekaterina Alexandrova (remplaçante de Madison Keys pour le dernier match), elle s’est également offert le luxe de renverser Iga Swiatek en phase de poule puis Jessica Pegula dans le dernier carré. C’est donc avec une confiance à son paroxysme qu’elle s’est présentée sur la dernière marche pour affronter Aryna Sabalenka, autre joueuse invaincue durant la semaine. Au terme d’un match maitrisé de bout en bout (6/3, 7/6(0) en 1h47) elle s’est logiquement emparée du Billie Jean King Cup trophy, de 1500 points et d’un prize money record de 5,235 millions de dollars.

Injouable lors de cette dernière sortie, "Lena" a sauvé 100% des balles de break de la n°1 mondiale (5/5) tout en convertissant l’une de ses six opportunités, bien aidée par 13 aces pour porter son total à 48 en cinq rencontres… Une puissance et une précision exceptionnelles et inespérées au vu du bandage à l’épaule qu’a porté la championne tout au long de sa campagne saoudienne. "Ce n’est pas agréable d’avoir une gêne au service mais je suis heureuse d’avoir un kiné qui me connait très bien et qui savait exactement ce que je devais faire, a expliqué la désormais 5e joueuse mondiale, qui a dû utiliser beaucoup de glace après chaque partie. Il m’a dit de ne pas m’inquiéter et d’essayer de jouer librement, m’assurant que ça n’allait pas s’aggraver. Je suis contente que nous ayons très bien géré la situation avec mon équipe, grâce à plein de petites choses."

Ce finish grandiose – 11 victoires consécutives lors de ses trois derniers tournois – et ce titre majeur permettent à Elena Rybakina de sublimer un cru 2025 en demi-teinte, au cours duquel elle n’a pas disputé la moindre finale en WTA 1000 ou en Grand Chelem pour la première fois depuis quatre ans. "Honnêtement, je ne m'attendais pas à un tel résultat, a-t-elle poursuivi face à la presse. J’ai transformé une saison qui n'était pas des plus brillantes en un exercice plutôt très bon. Donc oui, je suis très heureuse […] Je vais essayer de retenir tout le positif, tout ce qui a fonctionné ici pour mes prochains tournois. Ça peut toujours basculer dans un sens ou dans l’autre mais je suis heureuse que ça ait tourné en ma faveur." Le rendez-vous est pris lors du prochain Open d'Australie pour confirmer cet incroyable renouveau.

Sabalenka, une saison exceptionnelle mais frustrante

Déterminée à boucler son parcours 2025 par un nouveau sacre majeur, Aryna Sabalenka avait posé ses valises avec le parfait état d’esprit pour triompher. Mais comme à l’Open d’Australie et à Roland-Garros, la reine du circuit s’est inclinée face à plus forte qu’elle sur la dernière marche. "Elle a incroyablement bien joué aujourd’hui, a analysé la finaliste à tête reposée. J’ai l’impression d’avoir fait de mon mieux, ça n’a pas fonctionné mais il y a beaucoup de choses dont je peux être fière. Je quitte ce tournoi sans regret, je suis fière de moi et de ce que nous avons accompli avec toute l’équipe."

Pour la deuxième année consécutive, "Saba" boucle la saison au sommet de la hiérarchie grâce notamment à 63 victoires (record) et à quatre titres (dont un quatrième trophée en Grand Chelem glané à l’US Open) en neuf finales. Un bilan plus qu’honorable mais quelque peu frustrant, sur lequel elle va plancher lors de vacances aux Maldives plus que méritées. "Le point positif, c’est que je suis toujours au rendez-vous, a-t-elle poursuivi. Le point négatif, c’est que j’ai perdu la plupart des grandes finales auxquelles j’ai participé cette année. Je pense que je vais simplement me détendre aux Maldives, boire quelques verres de tequila, réfléchir à mon comportement et à mes émotions tout en me disant que jusqu’à présent, tout s’est plutôt bien passé pour moi. Je pense simplement que je dois m’améliorer et repousser encore un peu mes limites. J’espère que je progresserai encore l’année prochaine." Voilà qui donne déjà envie d’être en 2026.