La fin de saison approche à grands pas mais les stars des circuits WTA et ATP n’ont pas l’intention de tirer un trait sur l’exercice 2025 pour se concentrer sur le cru 2026, bien au contraire. Certains visages bien connus ont renoué avec le succès, se retrouvant même dans la position – inimaginable il y a encore quelques semaines – de candidats aux finales de Riyad et Turin.
ATP / WTA : tout vient à point à qui sait attendre
Les champions du week-end ont une nouvelle fois prouvé l’importance de la persévérance en tennis.

"Meddy", enfin de retour aux affaires
882 jours sans soulever le moindre trophée. Une éternité pour un joueur du calibre de Daniil Medvedev. Engagé la semaine passée au 250 d’Almaty, l’ancien n°1 mondial a mis fin à deux ans et demi de disette en glanant le 21e titre de sa carrière, aux dépens d’un Corentin Moutet dont la magie n’a finalement pas porté ses fruits en fin de rencontre (7/5, 4/6, 6/3 en 2h36).
Sacré pour la dernière fois à Rome (sur terre battue donc…), "Meddy" s’était depuis incliné en finale à New York, Pékin, Vienne (2023), Melbourne, Indian Wells (en 2024) et Halle (2025). "Je ne suis pas entièrement satisfait de mon jeu mais gagner de nouveau, c’est génial, a confié le champion, le sourire jusqu’aux oreilles. J’ai réussi à élever mon niveau dans les points importants et le dernier jeu de la rencontre a été incroyable. Je suis très heureux de repartir avec ce trophée et de prolonger cette drôle d’histoire, avec 21 titres remportés au sein de 21 villes différentes !"
De retour sur le devant de la scène après avoir rallié le dernier carré à Pékin et Shanghai, le désormais 14e joueur mondial présente un bilan de douze victoires pour seulement trois défaites depuis le début de sa nouvelle collaboration avec ses entraîneurs Thomas Johansson et Rohan Goetzke. Aussi surprenant que cela puisse paraître au vu de son année en dents de scie, il figure toujours en bonne place dans la file d’attente pour Turin, lui qui ne compte que 875 points de retard sur Lorenzo Musetti, actuel bénéficiaire du dernier billet qualificatif.
D’excellentes nouvelles que la famille Medvedev au grand complet a fêtées lors de la cérémonie protocolaire. "C’est la première fois que je participe à un tournoi en compagnie de mon épouse et de mes deux filles donc remporter le titre à cette occasion, c’est vraiment sympa, a-t-il ajouté. Je le dédie à ma deuxième fille Victoria, car j’avais fait la même chose pour Alisa lorsqu’elle est née !"
FAA s’offre un cadeau de mariage
Il était également question de famille et de course aux Finales ATP sur les courts de Bruxelles ! Opposé au toujours très solide Jiri Lehecka sur la dernière marche, Félix Auger-Aliassime a remporté le huitième titre de sa carrière – égalant ainsi la marque de Milos Raonic, joueur canadien le plus récompensé de l’histoire –, le troisième de la saison (après Adélaïde et Montpellier).
Malgré deux balles de match manquées au cours de la deuxième manche, il n’a pas tergiversé dans le set final pour finalement s’imposer 7/6(2), 6/7(6), 6/2 en 2h34. "Nous avons tout donné au cours de cette rencontre, nous étions tous les deux très concentrés dès le premier point, a analysé le vainqueur. Le niveau était très élevé durant les deux premiers sets et je suis ravi que les choses aient tourné à mon avantage. J’ai beaucoup de respect pour Jiri en tant que joueur mais aussi en tant que personne. C’est un type formidable et depuis qu’il est professionnel, nous nous entendons très bien donc félicitations à lui et son équipe, ils font un travail formidable."
Gentleman, celui qui occupe le 9e rang à la Race (à 330 points de Musetti) grâce notamment à son excellent parcours à l’US Open l’a également été au moment de dédier ses premiers lauriers post mariage à sa femme Nina, présente en tribunes. "C’est le premier tournoi que je remporte en tant qu’homme marié, je suppose que ça porte chance, a-t-il plaisanté. Je me dois de t’en attribuer le mérite !"
Ruud, à la hauteur du sprint final
Déjà impressionnant à Tokyo où il avait tenu tête au n°1 mondial Carlos Alcaraz en demi-finales, Casper Ruud a de nouveau prouvé qu’il était bien de retour à son meilleur niveau lors de l’ATP 250 de Stockholm. Victorieux de Marin Cilic, Sebastian Korda puis Denis Shapovalov, le Norvégien a donné un récital en finale face à Ugo Humbert (6/2, 6/3 en 1h06).
Précis, puissant et particulièrement virevoltant, il n’a perdu que trois petits points sur son engagement tout au long de la rencontre, réussissant également 22 coups gagnants pour seulement 12 fautes directes. "Ugo, je tiens à te féliciter pour ta semaine et je suis vraiment désolé pour aujourd’hui, je pense avoir joué mon meilleur match de l’année, a-t-il confié à l’issue de la partie. Je sais que si je ne joue pas bien contre toi, tu vas me détruire donc je devais être particulièrement alerte et bien jouer. Je suis vraiment heureux de gagner ici à Stockholm, c’est un peu un rêve d’enfant parce que c’est très proche de la Norvège. Toutes les légendes ont joué ici par le passé : Roger Federer, Rafael Nadal, Björn Borg, John McEnroe pour ne citer qu’eux. C’est un honneur de remporter ce titre."
Une partition sans fausse note pour s’offrir une 11e victoire en indoor cette saison (record), un 14e titre en carrière et pour le rapprocher lui aussi d’une quatrième participation aux finales ATP (il est actuellement 11e à la Race avec 745 points de retard sur la dernière place qualificative). Vivement le Rolex Paris Masters !
Rybakina, le compte est presque bon
La grand-messe de fin de saison, il en est également question sur le circuit féminin. Suite à la qualification de Jasmine Paolini (éliminée dans le dernier carré à Ningbo), il ne reste plus qu’un seul ticket à distribuer et ce dernier pourrait bien tomber dans l’escarcelle d’Elena Rybakina.
Tombeuse de l’Italienne puis sacrée championne de ce WTA 500 au détriment d’Ekaterina Alexandrova malgré un faux départ (3/6, 6/0, 6/2), la Kazakhstanaise n’est plus qu’à deux victoires de l’avion pour Riyad. Engagée cette semaine à Tokyo et seulement devancée de 14 points par Mirra Andreeva – forfait au Japon –, elle dépassera la championne d’Indian Wells en cas d’accession au dernier carré. Un objectif et une belle récompense à la clé qui semblent largement à la portée de la championne de Wimbledon 2022, qui a retrouvé son sang-froid et sa rage de vaincre pour glaner le 10e titre de sa carrière en Chine.
Fernandez remet ça
Toujours en Asie mais cette fois du côté d’Osaka, Leylah Fernandez a remporté le deuxième tournoi WTA 500 de sa carrière, trois mois seulement après sa grande première dans cette catégorie à Washington. Mise en difficulté par Sorana Cirstea en demies, elle ne s’est pas laissé surprendre en finale, mettant ainsi fin au brillant parcours de la jeune Tereza Valentova, issue des qualifications (6/0, 5/7, 6/3). Comme le score l’indique, la championne de Roland-Garros juniors 2024 s’est montrée à la hauteur de l’événement avant de devoir lâcher prise dans le sprint final.
Ce cinquième sacre en carrière permet à la finaliste de l’US Open 2021 de remonter au 22e rang mondial, soit une place de mieux que sa compatriote Victoria Mboko. Heureuse et particulièrement émue de retrouver la lumière, Leylah Fernandez a adressé un discours touchant à ses proches lors de la remise des trophées. "Je tiens à remercier mon équipe et mon père, qui se trouve être mon entraîneur et mon partenaire de practice, a-t-elle lancé. Merci d’avoir souffert avec moi cette semaine, ce mois-ci et cette année. Je veux également remercier ma famille et ceux que j’aime, qui sont restés à la maison. Sans vous, sans les sacrifices et le soutien de chacun, je ne me tiendrais pas ici donc merci pour tout l’amour et la motivation que vous m'apportez."