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WTA / ATP : Boisson et Bublik, aux bons souvenirs de "Roland"

Deux des sensations de la dernière édition de Roland-Garros ont brillé la semaine passée en reprenant le chemin de la terre battue.

Loïs Boisson / Trophée WTA 250 Hambourg©Daniel Bockwoldt / DPA / DPA Picture-Alliance via AFP
 - Romain Vinot

Après une courte période sur gazon conclue de la plus belle des manières par Iga Swiatek et Jannik Sinner le week-end dernier, de nombreux protagonistes ont repris le chemin de la terre battue et du dur pour retrouver des couleurs, des sensations et de la confiance avant le triplé Canada – Cincinnati – US Open de l’été.

Boisson reprend son ascension

Inexpérimentée sur herbe et stoppée nette au premier tour des qualifications de Wimbledon, Loïs Boisson a fait taire les critiques de la plus belle des manières en reprenant son incroyable marche en avant sur l’ocre d’Hambourg. Personnage principal d’un véritable conte de fées lors du Majeur parisien, la Française a glané son premier sacre sur le circuit WTA à l’issue d’une finale sous tension face à Anna Bondar (7/5, 6/3 en 1h50).

Menée 0-4 puis 2-5 dans la première manche contre une adversaire bien décidée à pilonner son revers, la demi-finaliste de Roland-Garros est petit à petit parvenue à briser la tactique de la tenante du titre (l’an passé, ce tournoi désormais de catégorie 250 était classé 125) pour imprimer sa cadence et ses décalages coup droit dévastateurs. "J’ai eu un peu de mal à démarrer contrairement à elle, qui a très bien joué dès le début, a confié la championne à RMC Sport. J’étais menée mais c’est génial d’avoir réussi à revenir. Je suis hyper heureuse de remporter ce premier titre."

Particulièrement à l’aise sur terre battue, la Dijonnaise va désormais devoir transposer sa science du jeu sur dur extérieur puisqu’elle est attendue au WTA 1000 de Montréal dans une semaine. Classée 513e mondiale au début du mois de mai et 361e lorsqu’elle a atteint le dernier carré Porte d’Auteuil, elle est désormais confortablement installée dans le Top 50 (elle est 44e mondiale ce lundi). Sur les courts canadiens, la n°1 française se présentera avec une toute nouvelle étiquette scotchée dans le dos : celle d’une joueuse titrée sur le circuit principal dont la puissance et l’explosivité peuvent faire des ravages. Ajoutons que l’insatiable Loïs Boisson n’a aucun point à défendre jusqu’à la fin de la saison… Ça promet !

Bublik débloque son compteur sur terre

Bien que la terre ne soit pas sa surface de prédilection, Alexander Bublik y a connu de grandes joies ces dernières semaines. Très ému et ovationné début juin par un court Suzanne-Lenglen sous le charme lorsqu’il s’est qualifié pour son premier quart de finale en Majeur (aux dépens de Jack Draper, excusez du peu), il a de nouveau fait tourner les têtes à l’ATP 250 de Gstaad. Tombeur d’Alexander Shevchenko, Francisco Comesana et Arthur Cazaux sans perdre la moindre manche, il s’est emparé de son sixième trophée en carrière au terme d’une finale à rebondissements face à Juan Manuel Cerundolo (6/4, 4/6, 6/3 en 2h07). "Tout d’abord, Juan, comme je te l’ai dit au filet, ce n’était pas du tennis, c’était une véritable torture, s’est amusé le champion lors de son discours. C’est mon 6e titre et j’ai joué contre les plus grands joueurs mais je me souviendrai de cette finale comme l’une des plus difficiles. Bravo à toi et à ton équipe, c’était vraiment bien."

Au sortir d’un passage sur gazon en demi-teinte – sacre à Halle après avoir notamment battu Jannik Sinner en huitièmes de finale puis élimination précoce à Wimbledon, battu au meilleur des cinq manches par Jaume Munar – le Kazakhstanais a donc lui aussi retrouvé le goût du succès sur l’ocre suisse. "C’était un vrai plaisir de jouer ici et j’ai hâte de revenir l’année prochaine. C’est un endroit incroyable, les Alpes, c’est magnifique ! Je suis très heureux de m’exprimer devant vous en tant que vainqueur mais même si j’avais perdu au premier tour, la vue aurait de toute façon été incroyable" a-t-il conclu avec l’humour qu’on lui connait. Heureux et en très grande forme, le désormais 30e mondial sera tête de série n°1 à Kitzbühel cette semaine avant de s’envoler pour l’Amérique du Nord.

Shapovalov, Darderi et Begu complètent la moisson

Le Top 30, Denis Shapovalov le retrouve également cette semaine (28e) à la suite de son parcours immaculé du côté de Los Cabos. Couronné de lauriers pour la deuxième fois de la saison après son titre à Dallas en février, le Canadien a survolé les débats au Mexique, au point de ne perdre que 12 jeux en trois rencontres avant de disputer la finale contre Aleksandar Kovacevic, la première sur le circuit entre deux joueurs au revers à une main depuis 2019 !

Intraitable, "Shapo" n'a laissé aucune chance à son vis-à-vis américain (6/4, 6/2 en 1h15) qu’il n’a toutefois pas manqué d’encenser lors de la remise des trophées : "Je tiens à te féliciter pour ta semaine exceptionnelle, tu as battu de grands joueurs et si je n’ai pas vu ton match contre Andrey Rublev, mon coach m’a dit que tu avais joué incroyablement bien. Tu es un joueur extraordinaire et je pense que nous, les joueurs au revers à une main, nous devons nous serrer les coudes ! J’adore te regarder jouer."

Du suspense, il y en a eu davantage lors de la finale de l’ATP 250 de Bastad, en Suède. Comme à Cordoba en 2024 et à Marrakech en avril, Luciano Darderi a porté haut les couleurs du drapeau italien en remportant son troisième sacre en autant de finales disputées. Très impressionnant face à Sebastian Baez puis Francisco Cerundolo, le 46e mondial a sublimé ce très beau parcours en dominant le pourtant très inspiré Jasper de Jong en finale (6/4, 3/6, 6/3 en 2h06). "C’est incroyable, j’étais très nerveux aujourd’hui et ce depuis hier soir, a confié le vainqueur. C’est mon troisième titre ATP et je n’ai que 23 ans donc c’est vraiment enthousiasmant. C’est fou d’être à Bastad pour la première fois et de gagner !"

Le bonheur de jouer une finale, Irina-Camelia Begu ne l’avait plus connu depuis le tournoi de Palerme en 2022. La Roumaine a mis fin à cette longue attente chez elle, au WTA 250 de Lasi. Opposée à Jil Teichmann sur la dernière marche, elle a signé une quatrième victoire en cinq rencontres face à la Suissesse (6/0, 7/5 en 1h33) pour s’approprier le sixième trophée de sa carrière et ainsi faire son retour dans le Top 100 (à la 82e place). "C’est une sensation incroyable de remporter un nouveau titre à domicile, a détaillé la championne. Gagner à Lasi, c’est un rêve, je ne m’y attendais pas mais je suis vraiment heureuse."