Gauff, sommet trop haut pour Boisson

L’Américaine de 21 ans a parfaitement réussi à contrôler le jeu unique de la Française pour retrouver la finale de Roland, trois ans après.

Coco Gauff / Match demi-finales Roland-Garros 2025©Cédric Lecocq / FFT
 - Marius Veillerot

Après avoir brillamment surpris deux Top 10, Loïs Boisson a dû s’incliner face à la volonté et à la science défensive de Coco Gauff. Victorieuse en deux sets (6/1, 6/2 en 1h09), la n°2 mondiale s’est qualifiée pour la deuxième finale de sa carrière Porte d’Auteuil. Elle aura cette fois pour mission de contenir Aryna Sabalenka.

Manque d'oxygène, avalanche de lifts

D’une terre de surprises, Roland-Garros s’est transformé en montagne dont l’accès est réservé aux reines de la haute voltige. Pour la première fois depuis 2013, la finale du Majeur parisien départagera la numéro un mondiale et sa dauphine. Loïs Boisson n’a pas pu arrêter la course folle de Coco Gauff, lancée à toute allure vers la finale et donc vers Aryna Sabalenka, qualifiée un peu plus tôt aux dépens d'Iga Swiatek.

La Française l’a tout de même obligée à décélérer de quelques km/h, tout en la forçant à couvrir de nombreuses zones. Mais Boisson s’est frottée à un mur d'une solidité folle, qui a absorbé, nettoyé et redirigé avec précision les fusées en coup droit de la Tricolore. Contrairement à Jessica Pegula ou à Mirra Andreeva avant elle, la Floridienne n’a pas subi face au jeu unique de son adversaire.

Propulsée par ses mollets d’extra-terrienne, elle est arrivée à l’heure sur chaque balle, voire en avance pour repousser la wild-card bleue loin de sa ligne de fond et l’empêcher de dicter le rythme. Les deux joueuses se sont un temps réparti les commandes de la partie. À Boisson les bâtons, à Gauff les skis, et de préférence tout schuss plutôt qu'en chasse-neige.

À l'extérieur du court Philippe-Chatrier, une grosse averse a bouleversé la physionomie de la journée. À l’intérieur, une avalanche de lifts s'est abattue sur le terrain. Mais la violence des frappes n’a en revanche pas engendré une pluie de coups gagnants. Trop juste pour caresser de belles amorties, la 361e joueuse mondiale a tenté de passer en force. Malheureusement, les fautes directes se sont accumulées et la tête de série n°2 a empilé les breaks. Malgré des jeux plus disputés que le score n'y paraît, l’Américaine a tranquillement empoché la première manche (6/1).

"Je vous aime quand même"

Bis repetita ou presque dans le deuxième set. Coco Gauff a eu réponse à tout, y compris aux pirouettes et autres grands écarts de sa vis-à-vis. Seules deux amorties et une mise en jeu lui ont échappé. Une sorte de micro entorse à sa concentration, pansée dès le jeu suivant.

En tout cas, la 361e mondiale ne lui a pas rendu la tâche facile et cela pourrait être bien utile avant de s'attaquer au mont Sabalenka en finale. Elle abordera cette expédition bardée de "l'expérience" de ses deux précédentes finales majeures. "Loïs est une joueuse incroyable, l’une des meilleures du monde sur terre battue. Il faudra compter sur elle à l’avenir, a salué la droitière de 21 ans. C’est la première fois que je jouais une Française devant son public, ici. Quand vous étiez en train de crier son nom, j'essayais de me dire que c'était le mien. Je vous aime quand même."

Son nom résonnera sans doute en écho avec celui d'Aryna ce samedi pour la (très) grande finale de cette édition 2025.