WTA : Anisimova, à la hauteur de ses ambitions

Talent, résilience et rage de vaincre

"C’est vraiment spécial pour moi de pouvoir prouver que l’on peut revenir au sommet tout en prenant soin de soi". Cette déclaration d’Amanda Anisimova, prononcée la veille de sa première finale en Grand Chelem à Wimbledon, résonne de plus en plus fort à chaque nouveau tournoi disputé. Contée à maintes reprises au cours de cet exercice 2025 ébouriffant, sa belle histoire qui l’a vue reprendre le chemin des terrains après une pause salvatrice de huit mois en 2023 a été enrichie d’un nouveau chapitre ce week-end.

Victorieuse de son premier WTA 1000 à Doha en février en guise de relance étoilée, l’Américaine de 24 ans a prouvé sa résilience en atteignant la finale de l’US Open, quelques semaines seulement après une cinglante défaite 6/0, 6/0 sur la dernière marche au All England Club. Une nouvelle fois privée d’un premier sacre majeur au terme d’un match toutefois beaucoup plus abouti (défaite 6/3, 7/6(3)), elle a donc repris sa marche en avant sans sourciller en soulevant le quatrième trophée de sa carrière – le deuxième cette saison – dans la capitale chinoise.

Une magnifique récompense synonyme de qualification pour les Finales WTA de Riyad ! "Ces dernières semaines ont été incroyables et gagner ici, c’est vraiment spécial, a confirmé la principale intéressée. Jusqu’à présent, c’est une excellente année pour moi, j'ai vécu beaucoup de nouvelles expériences et réalisé des exploits que je n'avais jamais accomplis auparavant. J’ai le sentiment d’être à mon meilleur niveau, je fais tout ce qu’il faut, je travaille très dur contrairement à ces dernières années. Tout cela porte ses fruits et j’ai hâte de terminer la saison en beauté."

C’est en tombant à la renverse et en mettant ses mains sur son visage que la 4e joueuse mondiale a célébré son 45e succès en 2025, révélant ainsi l’importance de cette victoire pour elle et tout son entourage. Tantôt agressive et ultra-dominatrice, tantôt déterminée à soulever des montagnes pour arriver à ses fins, elle a été fidèle à l’image qu’elle renvoie depuis de nombreux mois tout au long du tournoi. Ecrasante face à Katie Boulter (6/1, 6/3) et Shuai Zhang (7/6(11), 6/0), elle s’est davantage battue pour inverser une situation comprise contre Karolina Muchova (1/6, 6/2, 6/4) puis Jasmine Paolini (6/7(4), 6/3, 6/4) avant de donner la leçon à sa compatriote et championne en titre Coco Gauff dans le dernier carré (6/1, 6/2).

Grande favorite de la finale, elle a de nouveau lâché un set à Linda Noskova avant de se reprendre pour célébrer dignement sa superbe quinzaine (6/0, 2/6, 6/2). "J’ai l’impression d’avoir beaucoup appris sur moi-même, a poursuivi la championne en conférence de presse. Je pense pouvoir tirer beaucoup de positif de cette nouvelle expérience, c’est un grand pas en avant pour moi d’avoir réussi à relever certains défis et de me dépasser dans les moments au cours desquels je ne me sentais pas capable d’aller plus loin. Arriver en finale et gagner le titre, c’est incroyable, je suis plus forte que je ne le pensais."

Les adversaires, la pression, les déceptions passées : rien ni personne ne semble pouvoir interrompre Anisimova dans sa formidable marche en avant. Tombeuse des trois meilleures joueuses du monde ces dernières semaines (Sabalenka en demi-finales de Wimbledon, Swiatek en quarts à l’US Open et donc Coco Gauff samedi), elle enchaîne les résultats exceptionnels, même quand la situation ne semble pas s’y prêter !

"Mon sacre est en fait assez surprenant parce que j’ai l’impression d’avoir eu beaucoup trop de temps libre après l’US Open. En plus, je ne me sentais pas vraiment en forme avant le tournoi car j’ai dû me faire retirer une dent de sagesse le jour de mon départ et je me suis demandé si ce n’était pas une erreur de prendre l’avion ! Tout avait mal commencé. Mais encore une fois, j’ai beaucoup appris ici. Quand je ne suis pas au mieux ou que je suis confrontée à un défi, j'y prête tellement attention que je joue mieux, car je ne ressens plus la pression et je me contente de voir jusqu'où je peux aller. À chaque match, je me surprends moi-même en essayant de gérer la douleur physique. J’ai beaucoup progressé dans ce domaine et je suis vraiment contente d'avoir persévéré. Je suis vraiment heureuse" a-t-elle conclu.

Un bonheur communicatif et une forme étincelante qu’elle tentera de prolonger à Wuhan, où elle a été placée dans la partie de tableau de Jessica Pegula et Aryna Sabalenka.

Shanghai : Sinner contraint à l’abandon

Perclus de crampes alors qu’il disputait un troisième set face à Tallon Griekspoor, Jannik Sinner a dû jeter l’éponge dès le troisième tour de l’ATP 1000 de Shanghai (6/7(3), 7/5, 3-2, ab). Le tenant du titre va ainsi perdre sa couronne et de nombreux points dans la course au trône, plus que jamais occupé par Carlos Alcaraz (forfait pour ce tournoi). Un abandon malheureux qui pourrait profiter à Novak Djokovic – dans la partie de tableau de l’Italien –, quadruple vainqueur de l’épreuve et qualifié dans la douleur pour les huitièmes de finale à la suite de son succès étriqué face à Yannick Hanfmann (4/6, 7/5, 6/3).

C’est en revanche également terminé pour Taylor Fritz, battu à la régulière par le Français Giovanni Mpetshi Perricard (6/4, 7/5), qui disputera une nouvelle très belle affiche contre Holger Rune.