Les semaines passent, les tournois changent mais les vainqueurs restent. Avant un dernier passage en Europe pour clore en beauté une saison 2025 exceptionnelle, les protagonistes du circuit ATP sont actuellement en Asie pour y disputer une tournée généreuse en points et en récompenses. Mais comme souvent cette année, à la fin, Carlos Alcaraz et Jannik Sinner récoltent les honneurs.
ATP : Alcaraz et Sinner partagent les lauriers, Monfils arrêtera en 2026
Les deux meilleurs joueurs du monde ont glané un nouveau titre cette semaine, respectivement à Tokyo et Pékin.

Alcaraz, la meilleure saison de sa carrière
De nouveau au sommet de la hiérarchie depuis son 6e sacre en Grand Chelem à l’US Open, Carlos Alcaraz ne semble pas encore tout à fait rassasié. Engagé pour la première fois de sa carrière à l’ATP 500 de Tokyo, il a émerveillé l’assistance tout au long de la semaine et soulevé son 8e trophée de l’année, en 10 finales. Crédité de 67 victoires depuis janvier, le Murcien n’a plus perdu le moindre match depuis la finale de Wimbledon (hors Laver Cup) et ne compte au total que 7 défaites au cours de cet exercice record. Ajoutons qu’il vient de signer un formidable triplé Cincinnati – US Open – Tokyo, le tout en faisant étalage de sa magie, sa vélocité, son toucher et sa puissance.
A 22 ans, il est devenu ce mardi le deuxième plus jeune joueur de l’histoire à remporter 24 titres (derrière Rafael Nadal), un total désormais égal à celui d’Alexander Zverev, qui était jusqu’ici le joueur né dans les années 1990 ou 2000 le plus récompensé. Des faits et des chiffres aussi impressionnants que stratosphériques qui laissent bouche bée, y compris le principal intéressé. "C’est sans aucun doute ma meilleure saison jusqu’à maintenant, a-t-il confié à l’issue de sa victoire dans la capitale japonaise. Huit titres, dix finales… Cela montre à quel point j’ai travaillé dur pour vivre ces moments et atteindre mes objectifs. Je n’ai pas très bien commencé l’année, c’était difficile émotionnellement parlant mais j’en suis revenu. Je suis fier de moi et de toutes les personnes qui m’ont aidé à en arriver là."
Lorsqu’il s’engage dans un tournoi, le protégé de Juan Carlos Ferrero va au bout et repart donc très souvent avec le butin dans sa valise. Pourtant, au Japon, tout a failli s’arrêter dès son entrée en lice, lorsque sa cheville a tourné face à Sebastian Baez. Un temps incertain pour la suite de la compétition, il a finalement enchaîné les succès face à Zizou Bergs (6/4, 6/3), Brandon Nakashima (6/2, 6/4), Casper Ruud (3/6, 6/3, 6/4) et enfin Taylor Fritz (6/4, 6/4). "J’ai apprécié chaque seconde ici, à l’exception des cinq minutes où je suis resté allongé au sol après m’être blessé à la cheville, a-t-il poursuivi. Je suis vraiment heureux du niveau que j’ai affiché cette semaine. Ça avait plutôt mal commencé mais je suis satisfait de m’être relevé de cette manière."
Plus de peur que de mal et surtout beaucoup de spectacle et de joie pour le n°1 mondial, qui a toutefois annoncé son forfait pour le Masters 1000 de Shanghai afin de ne pas prendre le moindre risque et d’être à 100% en vue du Rolex Paris Masters puis des Finales ATP de Turin.
Sinner tient largement la cadence
S’il n’y a pas eu de nouvelle finale "Sinalcaraz" cette semaine, c’est tout simplement parce que le désormais dauphin était engagé du côté de Pékin. Et au vu de la qualité de son tennis, il s’est plutôt bien remis de sa défaite marquante en finale à New York. Bousculé et contraint de disputer trois sets face à Terence Atmane (6/4, 5/7, 6/0) puis Alex de Minaur (6/3, 4/6, 6/2), Jannik Sinner a comme souvent trouvé la clé pour se donner le droit de disputer sa 30e finale ATP.
Intraitable sur la dernière marche contre le toujours aussi surprenant Learner Tien – tombeur de Lorenzo Musetti et de Daniil Medvedev notamment – (6/2, 6/2), il a conquis le 21e titre de sa carrière, le 3e cette saison après l’Open d’Australie et Wimbledon. "C’est un endroit très spécial pour moi, a expliqué celui qui avait déjà soulevé le trophée ici-même en 2023 et qui était encore finaliste en 2024. Je voudrais remercier mon équipe, qui me soutient, me comprend et qui travaille dur avec moi. Nous allons encore essayer de nous améliorer et de nous dépasser d’ici la fin de la saison, on verra comment ça se passe."
A l’issue de son dernier duel perdu devant son plus grand rival, le précédent patron de la discipline avait expliqué vouloir faire évoluer son jeu pour être moins prévisible et avoir davantage d’armes pour lutter, contre Alcaraz notamment. Et si tout ne va évidemment pas changer du jour au lendemain, il est visiblement satisfait de ses progrès dans ce domaine. "Nous avons beaucoup réfléchi à la finale de l’US Open, a-t-il analysé. Nous travaillons sur de nouvelles choses, des détails auxquels je pense désormais. Le nombre de fautes est significativement plus élevé pour le moment mais j’espère que ça va s’améliorer. Ce n’est qu’une question de temps même si je ne sais pas encore si je pourrais reproduire en match ce que j’arrive à faire à l’entraînement, on verra !"
A Shanghai, le tenant du titre aura de nouveau l’occasion de mettre la théorie en pratique, dans une partie de tableau où il pourrait retrouver Novak Djokovic en demi-finales.
Monfils, prêt pour une dernière danse festive
Privé de l’avant-dernier Masters 1000 de l’année en raison lui aussi d’une blessure à la cheville, Gaël Monfils a profité d’un peu de repos pour annoncer à ses fans que 2026 sera sa dernière saison sur le circuit professionnel. A 39 ans, le showman français récompensé par 13 sacres, deux demi-finales de Grand Chelem (à Roland-Garros en 2008 et à l’US Open en 2016) et une 6e place mondiale (en 2016) va définitivement raccrocher les raquettes après 21 ans de coups droits surpuissants, de défenses héroïques et de smashs sautés démentiels capables d’embraser les stades du monde entier.
A l’image de son sourire éblouissant sur les courts, La Monf’ a expliqué n'avoir aucun regret, être heureux de sa décision et vouloir réussir sa dernière saison. "J’ai tenu une raquette dans mes mains pour la première fois à 2 ans et demi et j’ai commencé à jouer en professionnel à 18 ans, a-t-il écrit sur ses réseaux sociaux. Transformer ma passion en métier est un privilège que j’ai chéri à chaque match et à chaque instant de ma carrière longue de 21 ans. Même si ce sport représente tout pour moi, je suis vraiment en paix avec ma décision de prendre ma retraite à l’issue de la saison 2026 […] Quand on aime quelque chose à ce point, il n’y a jamais de bon moment pour dire au revoir. Mais à 40 ans, ce sera le bon moment pour moi. Evidemment, remporter un autre titre avant de raccrocher serait vraiment incroyable. Mais très honnêtement, mon seul véritable objectif pour l’année à venir est très simple : profiter de chaque instant et jouer chaque match comme si c’était le dernier."
Une dernière danse qui s’annonce spectaculaire, émouvante et durant laquelle Monfils donnera tout à un public qu’il adore et qui lui rend bien. Rendez-vous à Roland-Garros, Gaël !