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US Open 2025 : au bout de la nuit

Aryna Sabalenka et Amanda Anisimova ont toutes les deux poinçonné leur ticket pour la finale à Flushing Meadows.

Amanda Anisimova / Demi-finales, US Open 2025©Antoine Couvercelle / FFT
 - Marion Theissen

Deux rencontres accrochées et un véritable suspense pour une finale inédite : voici ce qu’il s’est passé la nuit dernière dans le tableau du simple dames.

Anisimova, sa plus belle année

La veille, elle a peut-être signé l’une des plus belles revanches de sa carrière. Ce jeudi, Amanda Anisimova a encore prouvé qu’elle avait sa place au rang des plus grandes. Face à Naomi Osaka, ancienne n°1 mondiale et double championne à l’US Open, l’Américaine ne s’est pas laissée débordée dans un match plein de rebondissements et de surprises.

En rattrapant une manche de retard – pour la première fois depuis le début de son tournoi –, elle a montré toute sa solidité physique et surtout mentale. Alors que le deuxième set n’a été qu’un enchaînement de breaks des deux côtés, la finaliste de la dernière édition de Wimbledon est parvenue à empêcher la Japonaise de s’offrir la moindre balle de match à 5-6. Elle a fait preuve d’un sang-froid à toute épreuve, à l’image de deux retours gagnants, pour recoller à 6 partout au moment opportun et s’offrir un tie-break, largement dominé (elle a rapidement mené 4-0, ne perdant son service qu’une seule fois à 3-6). "C’était vraiment un match difficile. La plupart du temps, j’ai cru qu’il allait m’échapper et que je n’allais pas atteindre la finale, a confié l’intéressée à l’issue de la rencontre. À certains moments, j’ai même tenté de l’accepter, même si c’était dur. Et puis vers la fin du deuxième set, j’ai essayé de me concentrer sur l’immense opportunité qui s’offrait à moi."

Amanda Anisimova / Demi-finales, US Open 2025©Antoine Couvercelle / FFT

Une assurance et une confiance accumulées pour mener les échanges dans le set décisif. Grâce à un break rapide à 3-1, Amanda Anisimova n’a plus lâché son avance. Si elle a eu besoin de trois balles de matchs pour concrétiser cette nouvelle prouesse, elle s’est logiquement effondrée, genoux au sol, pour prendre le temps de réaliser la mesure de sa performance (6/7(4), 7/6(3), 6/3). "Je crois qu’en entrant sur le court, je ne suis pas parvenue tout de suite à jouer mon tennis parce que j’étais nerveuse, j’ai laissé le stress prendre un peu le dessus. Mais j’ai vraiment cherché profondément en moi pour retrouver mon jeu. Et plus le match avançait, plus j’étais à l’aise. Le plus important était surtout de continuer à me battre." Ce qu’elle a brillamment fait pendant 2h56, devant un public presque entièrement acquis à sa cause.

Wimbledon n’était donc pas un accident. Deux mois plus tard, la quatrième Américaine du Top 10 (après Coco Gauff, Jessica Pegula et Madison Keys) confirme sa forme étincelante. De retour sur la plus haute marche d’un tournoi Majeur, elle admet avoir travaillé dur, surtout "sur le côté mental" de son jeu. "Aujourd’hui, j’aurais aussi pu me dire : "elle joue mieux que moi, il n’y a pas grand-chose que je puisse faire" a-t-elle détaillé en conférence de presse. Mais j’ai tout donné pour trouver une solution, rester dans le match alors que c’était difficile et qu’elle jouait vraiment un excellent tennis. Je pense que depuis Wimbledon, j’ai vraiment beaucoup travaillé pour réussir à gérer ces moments-là et croire en moi." Il va lui falloir croire en elle une nouvelle fois, samedi, pour la deuxième finale en Grand Chelem de sa carrière.

Pas d’inquiétude pour Osaka

Quatre ans et demi après sa dernière demi-finale en Grand Chelem, Naomi Osaka avait également beaucoup à prouver à l’occasion de cette campagne américaine. Depuis son retour de congés maternité, elle n’avait plus dépassé le troisième tour en Majeur. Cette année, elle est parvenue à reprendre confiance en elle et à accumuler l’assurance nécessaire pour aller encore plus loin : "L’US Open et Montréal m’ont donné beaucoup de confiance, mais la saison n’est pas terminée. Je crois franchement que je m’en suis mieux sortie que je l’aurais pensé cette année, a avoué l’actuelle 24e joueuse mondiale. Je voulais juste retrouver le statut de tête de série en Grand Chelem, je ne connais même pas mon classement actuel, mais il me semble que je monte !"

Et en parlant de progression, c’est aussi son mental qu’elle a beaucoup travaillé : se mettre moins de pression et apprécier au maximum la chance d’être là, à pratiquer sa passion au quotidien. "Je ne suis même pas triste d’avoir perdu, c’est très étrange, a-t-elle confié en conférence de presse. Je pense que cette expérience va être très inspirante pour moi, ça me donne juste envie de continuer à m’entraîner pour devenir encore meilleure. J’espère juste pouvoir me retrouver dans cette position de nouveau et voir si j’ai appris quelque chose de ce match."

Naomi Osaka / Demi-finales, US Open 2025©Antoine Couvercelle / FFT

La passe de trois pour Aryna !

2023, 2024 et 2025 ! Si elle vit à Miami durant l’année, Aryna Sabalenka va peut-être bientôt pouvoir appeler New York "home" tant elle brille sur les courts de l’US Open. Grâce à sa victoire face à Jessica Pegula la nuit dernière (4/6, 6/3, 6/4 en 2h05), la championne en titre à Flushing Meadows s'est offert le droit d’y jouer une troisième finale consécutive.

Mais ce n’était pas une mince affaire. Dans un remake de la finale de l’an passé, elle aussi est parvenue à remonter un set de retard. La force de l’habitude et la marque des plus grandes, elle s’est extirpée d’une situation compliquée, sous un toit fermé et dans des conditions idéales pour "Jpeg" qui en a tout de suite profité. Porté par sa précision au service et dans l’échange (seulement trois fautes directes dans la première manche), la native de Buffalo a d’abord pris l’ascendant. De quoi ravir le public, désormais habitué à la présence de locales dans le dernier carré. Mais c’était sans compter sur l‘expérience de Sabalenka.

Triple championne en Grand Chelem, il lui en faut désormais bien davantage pour se laisser impressionner. Dans le deuxième set, elle a renversé la situation, breakant d’entrée pour mener 3-0. Alors que son jeu s’améliorait, devenant de plus en plus précise, l’inverse se produisait pour son adversaire. Puissante, elle a retrouvé la force de son service pour aisément prendre le dessus et n’offrir aucune occasion de breaker à son adversaire.

Dans l’ultime set, c’est son réalisme qui a fait la différence. En convertissant un break dès le premier jeu, elle a pris un avantage psychologique qu’elle n’a plus jamais lâché. Pourtant, elle n’a marqué que quatre points sur le service de l’Américaine (contre quinze). Cruel, mais suffisant pour conserver son avance, tout en étant intraitable sur les occasions de break de la 4e joueuse mondiale (0/4). Une bataille intense, pour celle qui s’est réjouie de se hisser une nouvelle fois en finale : "J’ai vraiment joué un bon tennis, j’ai réussi à résister à la pression et je suis très fière de çaJe voulais tellement me donner une autre chance d’être dans la situation de jouer pour un titre, une nouvelle finale. Je veux me prouver que j’ai appris de mes précédents matchs et que je peux faire mieux en finale."

Samedi, Aryna Sabalenka va disputer sa septième finale en Grand Chelem, la quatrième sur les cinq derniers disputés et la troisième de suite à New York.