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La prometteuse ascension de Mboko
Après une semaine de compétition, les protagonistes du tournoi du Canada sont les acteurs d’une édition dont ils se souviendront longtemps.
Alors que la tournée nord-américaine se poursuit, c’est vers le Canada que les yeux sont rivés à l’aube des quarts de finale. Après l’élimination des deux premières têtes de série – Coco Gauff et Iga Swiatek –, zoom sur les deux joueuses en forme du moment.
Si parfois la transition d’une surface à l’autre peut être délicate à gérer, ça n’a pas été le cas pour Clara Tauson. De retour sur sa surface de prédilection – où elle a remporté son seul titre de la saison, à Auckland, et disputé la finale du WTA 1000 de Dubaï –, la Danoise a été élue reine de la nuit dernière et surpris les supporters présents pour suivre sa victoire 7/6(1), 6/3 face à Iga Swiatek, à Montréal. "C’est une joueuse que je n’avais jamais battue auparavant, donc je ne vais pas me plaindre !" a-t-elle analysé, tout sourire.
Il faut dire qu’en trois confrontations, elle n’avait jamais fait plier la championne de Wimbledon. En Billie Jean King Cup d’abord, en 2019, elle l’avait poussée dans un jeu décisif (6/3, 7/6(7)). Sans succès. Au deuxième tour d’Indian Wells 2022 ensuite, elle n’était pas parvenue à concrétiser les efforts déployés après le gain de la première manche pour l’emporter (6/7(3), 6/2, 6/1). À Wimbledon, il y a quelques semaines, enfin, elle n’a même pas réussi à instaurer le doute dans la tête de la Polonaise (6/4, 6/1). Mais cette fois-ci, c’était la bonne !
"J’ai été tout proche à deux reprises. Après le gain du premier set, j’ai juste eu l’impression que je devais continuer parce que je savais qu’elle n’abandonnerait jamais et qu’elle donnerait tout, quoi qu’il arrive, a expliqué la Danoise de 22 ans, après le match. Gagner ce match après avoir perdu il y a quelques semaines, c’est forcément une bonne chose pour moi. Je ne me sentais pas très bien dans ce match-là, à Londres, mais j’ai joué un bon tennis là-bas. Je sentais que si je parvenais à continuer ainsi, je pourrais y arriver. C’est vraiment agréable d’avoir réussi !"
Pour la deuxième fois de sa carrière – et de la saison ! – Clara Tauson va disputer les quarts de finale en WTA 1000, après Dubaï, donc. Aux Émirats arabes unis, elle avait battu Aryna Sabalenka, n°1 mondiale, signant son premier succès contre une joueuse du Top 5. "C’est ma deuxième victoire contre une joueuse de ce calibre, a-t-elle confié en conférence de presse. Ça montre que tout le travail effectué ces derniers temps était adapté. Je gagne aussi en confiance et j’ai un peu plus l’impression de faire partie des joueuses de ce niveau-là." Maintenant que son tableau de chasse est agrandi, elle va faire face à une autre championne de Grand Chelem : Madison Keys, dernière joueuse du Top 8 encore en lice.
Ses premiers pas en Grand Chelem n’étaient pas passés inaperçus sur la terre battue parisienne. Pensionnaire régulière du circuit principal depuis cette année seulement (elle avait seulement disputé le premier tour du WTA 250 de Granby en 2022), Victoria Mboko ravi les fans et les Canadiens, à l’occasion de sa troisième apparition en WTA 1000. Détentrice d’une invitation pour disputer ce tournoi "à la maison", on peut dire que la jeune joueuse de 18 ans a déjà largement rentabilisé sa wild-card. Une seule manche perdue en quatre rencontres, l’élimination de la grande favorite, Coco Gauff (6/1, 6/4), avec la manière, et une toute première qualification pour un quart de finale à ce niveau de compétition : sa semaine semble déjà réussie. "Je ne sais même pas quoi dire… Je suis encore sous le choc !" avait-elle articulé après son dernier match, incrédule. Il faut dire qu’en peu de temps, la sensation Mboko impressionne déjà. Elle avait débuté l’année en dehors du top 300, elle est déjà assurée de se hisser (au moins) dans le panier des 50 meilleures joueuses du monde à l’issue du tournoi.
Sa semaine exceptionnelle, ponctuée par un premier succès contre une membre du Top 10 rappelle de bons souvenirs aux fans de tennis d’Amérique du Nord… En 2017, c’est le jeune Denis Shapovalov, alors âgé de 18 ans, qui avait créé la sensation à la maison en s’imposant contre Juan Martin Del Potro (au deuxième tour) et Rafael Nadal (en huitièmes de finale), avant de s’incliner face au futur vainqueur de la compétition, Alexander Zverev. Huit ans plus tard, la relève est assurée et les supporters enchantés. "J’ai utilisé le public comme une force, a raconté Mboko après son succès contre la championne de Roland-Garros. J’ai essayé de m’en servir autant que possible, surtout dans le dernier jeu puisqu’ils m’encourageaient. C’était vraiment incroyable ! Tous les jours cette semaine, ils sont venus voir mes matchs, je ne pourrais pas être plus reconnaissante. Ça a encore plus de saveur ici puisque c’est l’un des seuls tournois qui se joue au Canada."
Et si cette semaine a déjà marqué un tournant dans sa carrière, elle pourra confirmer davantage ce lundi, devant un public qui donnera de la voix à n’en pas douter. Plus jeune Canadienne à atteindre les quarts de finale du tournoi depuis Helen Kelesi en 1987, elle pourrait devenir la plus jeune de l’ère Open à intégrer le dernier carré en cas de succès contre Jessica Bouzas Maneiro, ce lundi.