Pour son premier tournoi du Grand Chelem, la Canadienne Victoria Mboko (18 ans), qui a gagné plus de 200 places depuis le début de la saison, a parfaitement lancé ses qualifications. Elle jouera ce mercredi son deuxième tour face à Kathinka Von Deichmann. Ne la manquez pas…
Victoria Mboko, la prometteuse ascension
La jeune Canadienne fait déjà partie des très belles découvertes de cette phase qualificative.
Premier Majeur... Première victoire !
Après avoir sabordé sa première balle de match d'un coup droit "penalty" expédié hors des limites du court, elle aurait pu, comme beaucoup, se mettre à gamberger. Bien au contraire, elle en a souri et s'est remise à l'ouvrage pour conclure deux points plus tard son premier tour face à l'Autrichienne Sinja Kraus (6/4, 6/2). Et ainsi gagner le droit de remettre ça ce mercredi (court 9, dernière rotation), face à Kathinka Von Deichmann.
On l'aura compris, le doute ne fait pas vraiment partie du vocabulaire de Victoria Mboko. A 18 ans, elle est l'une des grandes révélations de cette saison 2025, débutée à la 333e place mondiale pour se retrouver aujourd'hui 122e. Désormais aux portes de l'élite du tennis mondial, elle pourrait bien y causer pas mal de dégâts.
Née en Caroline du Nord de parents originaires de République démocratique du Congo, mais installée à Burlington près de Toronto depuis l'âge de deux mois (elle possède toujours un double passeport canadien et américain), Victoria porte en effet bien son prénom ces derniers temps. En 2025, elle a "explosé" au plus haut niveau en enchaînant cinq titres en ITF (Martinique, Guadeloupe, Italie, Angleterre et Portugal), avant de décrocher sa première victoire sur le circuit principal à Miami, où elle a fait fructifier sa wild-card en battant Camila Osorio puis en prenant un set à Paula Badosa.
Le passage à la terre battue, surface sur laquelle elle a le moins de repères, ne lui a pas spécialement posé de problème. Elle s'est encore fait remarquer à Rome où, issue des qualifications, elle a passé un tour avant de prendre un set à la n°4 mondiale Coco Gauff, future finaliste. Puis elle a atteint sa première finale dans un WTA 125, à Parme, battue par Mayar Shérif ! De quoi débarquer Porte d'Auteuil bardée de confiance et de certitudes pour disputer le premier Grand Chelem de sa carrière.
Son secret ? "J'ai enfin réussi à me libérer des blessures", a-t-elle expliqué en anglais, bien qu'elle parle un peu français. Celle qui a été 6e mondiale chez les juniors en 2022 a vu son ascension freinée par une série de pépins physiques (au genou notamment) liés à une croissance rapide. "Le fait d'avoir été beaucoup blessée m'a obligée à devenir plus sérieuse, plus professionnelle. Je continue à faire beaucoup de prévention pour protéger mes articulations. Désormais, tout va très bien et j'ai enfin confiance en mon corps. Cela change beaucoup de choses."
Un staff très français
Après une année passée au sein de l'académie de Justine Henin en Belgique, Victoria Mboko a aussi pris sa destinée en mains en décidant, en fin de saison dernière, de rejoindre le Centre national d'entraînement canadien. Elle y est couvée par un staff très français puisqu'elle est entraînée par Nathalie Tauziat et préparée physiquement par Nicolas Perrotte. Le tout au sein d'un projet chapeauté par la responsable du tennis féminin au sein de la Fédération canadienne, Noëlle Van Lottum, qui n'est autre que la maman de Julie Belgraver, elle aussi présente au deuxième tour de ces qualifications !
"J'ai pris cette décision de m'entraîner au centre canadien car tout était plus simple pour moi, poursuit la très souriante Victoria, qui a par ailleurs intégré son équipe nationale en Billie Jean King Cup cette année, au Japon. Je connais bien les coachs, les structures, je suis proche de la maison… Bref, c'est très confortable et je me sens bien !"
Clairement, cela se voit. Grande (1,83 m), puissante et dotée d'un tennis très agressif même sur terre battue, Victoria Mboko a d'ores et déjà dépassé son objectif de début de saison, qui était d'intégrer le top 200. La voilà qui peut rêver beaucoup plus grand et notamment de porter haut les couleurs du tennis féminin canadien, qui a en revanche perdu sa cheffe de file Bianca Andreescu, battue ce mercredi par Nao Hibino.