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Wimbledon 2025 : les favoris poursuivent leur route

Les premières affiches du dernier carré du Majeur londonien sont connues !

Aryna Sabalenka / Quarts de finale, Wimbledon 2025Daisuke Urakami / Yomiuri / The Yomiuri Shimbun via AFP
 - Marion Theissen

Entre la frayeur d’Aryna Sabalenka, le retour tonitruant d’Amanda Anisimova ou encore les victoires autoritaires de Carlos Alcaraz et Taylor Fritz : les premiers quarts de finale au All England Club ont été particulièrement passionnants !

La passe de trois d’Aryna

En s’imposant face à Laura Siegemund en quarts de finale (4/6, 6/2, 6/4), Aryna Sabalenka s’est qualifiée pour les demi-finales de Wimbledon pour la troisième fois consécutive (2021, 2023 et donc 2025). Mais rien n'a été simple pour la reine du circuit, drôlement bousculée et au bord du précipice ce mardi. Avant le début du tournoi, son adversaire était 104e au classement WTA et son dernier quart de finale sur le circuit remontait à novembre 2024, à l’occasion de l’Open de Jiangxi, en Chine. Certes, l’Allemande de 37 ans avait déjà atteint ce stade de la compétition en Grand Chelem – à Roland-Garros, en 2020 –, mais depuis, elle avait quelque peu quitté le devant de la scène en simple. À l’occasion de cette quinzaine, la championne de l’US Open 2020 en double a complètement bouleversé la hiérarchie et n'était pas loin de s'offrir la n°1 mondiale sur un Centre court médusé.

Challengée par Marie Bouzkova, Emma Raducanu et Elise Mertens lors de ses dernières sorties, Saba n'avait encore pas perdu la moindre manche depuis le début de la compétition. Mais ce mardi, elle a été prise de court par la stratégie et les variations de l'Allemande. Revenue avec de meilleures intentions dans la deuxième manche, elle est enfin parvenue à faire parler sa puissance et sa détermination pour recoller. "Après le premier set, j’ai pu repartir de zéro, changer ma tactique et l’emporter. Au milieu de la deuxième manche, je sentais mieux mon tennis et j’ai commencé à comprendre ce que je devais faire pour gagner le match", a-t-elle confié à l'issue de la partie.

Rassurée de pouvoir de nouveau réciter ses fondamentaux, elle a toutefois été mise en danger dans la manche finale. Mais alors qu'elle était menée 1-3, 0-15, son adversaire a manqué l'occasion de faire basculer la rencontre pour de bon. Les balbutiements et les nombreuses fautes directes (36 sur l'ensemble du match) de la patronne ont maintenu le suspense jusqu'au bout de la rencontre, qui s'avèrera être la plus longue de la journée, simples dames et messieurs confondus (2h54).

C'est finalement à l'expérience qu'elle a surmonté son retard avant de prendre définitivement les devants, ne laissant pas les vieux démons se réveiller. "Il y avait de grandes chances pour que je perde ce match si je n’avais pas tiré les leçons de ma finale perdue à Roland-Garros, a-t-elle confirmé. À certains moments, j’essayais juste de m’en rappeler. Ça peut paraitre un peu fou, mais je me disais :  'allez, ce sont les quarts de finale de Wimbledon, tu ne peux pas abandonner maintenant, tu ne peux pas laisser tes émotions prendre le dessus et te faire perdre un match de plus'." Si les réglages seront nombreux afin de préparer au mieux sa demi-finale jeudi, c'est bien au mental et au caractère que Sabalenka a poursuivi son chemin victorieux au All England Club.

Un retour remarquable

Dix-huit tournois du Grand Chelem plus tard, revoici Amanda Anisimova dans le dernier carré ! L’Américaine n’avait plus atteint ce stade de la compétition dans un tournoi de cette catégorie depuis l'édition 2019 de Roland-Garros. Face à Anastasia Pavlyuchenkova, elle a démontré toute son aisance sur cette surface pour s’imposer, remportant notamment un dangereux tie-break très accroché (6/1, 7/6(9)).

Si elle avait pris du recul en 2023 pour retrouver un sens à sa présence sur les courts, l'actuelle 12e joueuse mondiale démontre match après match que cette décision était peut-être la meilleure de sa carrière. En démarrant la saison 2024 à la 442e place, elle avait tout à prouver. Tout à reconstruire. En février dernier à Doha, elle a décroché le plus beau trophée de sa carrière. Cette semaine, elle disputera donc sa première demi-finale à Londres et est assurée d’intégrer le Top 10 lundi. "C’est un superbe retournement de situation, surtout quand on voit où j’étais l’an passé, a déclaré celle qui avait été contrainte de disputer les qualifications à Roehampton l’an passé. J’ai beaucoup travaillé depuis, j’ai repoussé mes limites tout au long de l’année et je me sens de plus en plus confiante à l’occasion de chaque tournoi que je joue. Je ne sais pas si c’est la meilleure décision que j’ai prise de ma carrière, mais c’était nécessaire de repartir de zéro." Un parti pris d'ores et déjà payant avant éventuellement de disputer sa première finale en Majeur.

Vers un deuxième doublé historique ?

Depuis Björn Borg, aucun joueur n’a remporté Roland-Garros et Wimbledon consécutivement et deux années de suite. C’est la nouvelle marque que vise Carlos Alcaraz, qui s'est brillamment qualifié pour les demi-finales du tournoi aux dépens de Cameron Norrie (6/2, 6/3, 6/3 en 1h39).  

Très peu inquiété par le Britannique, l’Espagnol a assuré en sauvant cinq opportunités de break pour glaner une 23e victoire consécutive sur le circuit et prouver – une nouvelle fois – sa domination sur toutes les surfaces. "Je me sens bien ici, a-t-il expliqué en conférence de presse. Mon service a enfin évolué, j’ai commencé à le sentir lors du match contre Rublev. Une fois que j’ai le rythme pour ça, je dois juste continuer et tout se passe bien. Sur gazon, c’est vraiment très important et ça aide aussi en termes de confiance. Ça permet de jouer en étant plus calme."

Place désormais aux demies pour le n°2 mondial, devenu par ailleurs le deuxième joueur en activité (en compagnie de Novak Djokovic) à atteindre au moins à trois reprises ce stade de la compétition à SW19.

Cette fois-ci, c’est la bonne !

Après deux éliminations aux portes du dernier carré en 2022 et 2024, Taylor Fritz a brisé son plafond de verre sur le gazon londonien. Vainqueur de Karen Khachanov en quatre sets (6/3, 6/4, 1/6, 7/6(4) en 2h36), l’Américain va disputer une deuxième demi-finale en Majeur, après celle de l’US Open en 2024.

Son parcours dans cette édition 2025 a des allures de moteur diesel. Tout près d'une élimination précoce au premier tour – comme bon nombre de têtes de série – face à Giovanni Mpetshi Perricard (6/7(8), 6/7(10), 6/4, 7/6(6), 6/4), puis bousculé par le talentueux Gabriel Diallo (3/6, 6/3, 7/6(0), 4/6, 6/3), il a petit à petit retrouver de l'efficacité pour s’éviter de passer par la case "manche décisive". S'il a bel et bien concédé la troisième manche (6/1) face à Khachanov, le n°5 mondial a pu s'appuyer sur son excellente dynamique et son amour pour le gazon (il a récemment remporté les tournois d’Eastbourne et de Stuttgart) pour définitivement prendre le dessus sur son adversaire du jour. Avec patience et détermination, il a enchaîné une 13e victoire sur herbe. De bon augure, avant de faire face au double champion en titre au prochain tour...