Wimbledon 2025 : Jannik Sinner et "amici"

L’évidence

Vainqueur (à l’US Open 2024 et l’Open d’Australie 2025) ou finaliste (Roland-Garros 2025) des trois derniers tournois du Grand Chelem, le n°1 mondial tient parfaitement son rang depuis le début de la compétition. Et si Wimbledon n'a encore jamais assisté au sacre d'un Italien en simple messieurs, il fait – comme toujours – partie des favoris plus que crédibles à la victoire finale.

Auteur d'un parcours parfait jusqu'ici, Jannik Sinner n’a toujours pas perdu le moindre set. Avec force et caractère, il a écarté Luca Nardi, Aleksander Vukic puis Pedro Martinez, ne concédant au passage que 17 jeux, égalant ainsi la marque de Jan Kodes établie en 1972 ! Jusqu’à présent, il a remporté ses 37 jeux de service, écartant brillamment les huit balles de break qu’il a eu à défendre. Et puisque l’on parle de records : en atteignant les huitièmes de finale pour la 17e fois en Majeur, il est (déjà !) l’Italien qui est allé le plus souvent aussi loin dans les tournois de cette catégorie (devant les 16 participations en deuxième semaine de Nicola Pietrangeli).

Arrivé en Angleterre avec moins de certitudes sur gazon qu'en 2024 (il avait décroché le titre à Halle, le seul sur herbe jusqu’à présent), sa préparation semble lui convenir. Quant à la grandiose finale de Roland-Garros, elle est déjà derrière lui. "Ce qu’il s’est produit dans le passé, c’est du passé. Je me sens bien, surtout mentalement, a-t-il détaillé en conférence de presse. C’était un peu difficile à Halle parce que je ne m’en étais pas encore remis. Mais maintenant, c’est bon, c’est un nouveau tournoi, un nouveau Grand Chelem, une nouvelle surface."

Une nouvelle surface qu'il doit continuer d'apprivoiser, mais qu’importe. L’immense champion qu’il est sait s’adapter, bien qu'il n'ait que très peu pratiqué sur gazon en grandissant. "Je n’ai pas d’inquiétude au sujet de mon niveau de jeu, a-t-il expliqué après sa victoire au deuxième tour. Je pense que j’ai une nouvelle chance de faire quelque chose de bien. Si je joue un bon tennis, je sais que je peux aller loin." Le plus dur sur herbe ? "Les déplacements, sans aucun doute ! Parce que c’est le plus important pour nous. Si quelqu’un se déplace bien, ça signifie que c’est un bon joueur. C’est ainsi que je vois le tennis de l’extérieur. Il faut couvrir une grande partie du court, improviser parfois. Le style de jeu doit pouvoir s’adapter aussi."

Aucun doute qu’il saura le faire à l’occasion de son match face à Grigor Dimitrov contre lequel il n’a plus perdu depuis 2020 (il mène 4-1 dans leurs confrontations), même si les deux joueurs ne se sont encore jamais défiés sur cette surface. Demi-finaliste en 2023, quart de finaliste en 2022 et 2024, son parcours londonien s’est arrêté à deux reprises face à Novak Djokovic. Il pourrait justement retrouver le septuple vainqueur à SW19 dans le dernier carré. Mais quoi qu’il arrive, Jannik Sinner est assuré de conserver son trône à l’issue du tournoi.

Le retour

Plutôt que Musetti (battu dès le premier tour par Nikoloz Basilashvili), c’est donc un autre Lorenzo qui s’apprête à disputer les huitièmes de finale de la compétition. Bousculé au deuxième tour par le Géorgien et au troisième par Brandon Nakashima, Lorenzo Sonego a plié sans rompre afin de retrouver une deuxième semaine britannique qu'il avait déjà côtoyée en 2021. Une année qui lui avait particulièrement souri sur cette surface puisqu’il avait également disputé la finale à Eastbourne (perdue contre Alex De Minaur).

S'il n'a plus vraiment brillé à Londres depuis, son retour est aussi discret que logique. En disputant tous les tournois de préparation avant la grand-messe, le Turinois a mis toutes les chances de son côté. Pour rallier un deuxième quart de finale de Grand Chelem en carrière (après l’Open d’Australie 2025), il devra désormais passer l’étape Ben Shelton. L’Américain mène 3-1 dans leurs confrontations et a remporté leurs deux matchs en 2025 (quart de finale à l’Open d’Australie justement, et premier tour à Roland-Garros). Mais ce lundi, il s'agira de leur premier face-à-face sur gazon… Tous les espoirs sont permis !

Le petit nouveau

C’est en 2024 que Flavio Cobolli a disputé son premier tournoi ATP sur gazon, une surface qu’il a mis du temps à dompter. "Il y a trois ans encore, lorsque je jouais les tournois juniors, je détestais vraiment le gazon", a-t-il confirmé en conférence de presse. Mais depuis, il a bien grandi et surtout, il a appris. "En Italie, c’est sur terre battue que l’on apprend à jouer au tennis. Quand il faut passer sur dur et sur gazon, c’est très différent. Il faut prendre le temps de s’adapter, mais maintenant je suis heureux de jouer ici ! D’abord parce que je joue bien (rires), mais aussi parce que j’arrive à tenter de nouvelles choses par rapport aux autres surfaces."

En effet, il progresse doucement mais sûrement sur cette étendue verte, dont les rebonds peuvent parfois s'avérer capricieux. Fort d’un quart de finale il y a quelques semaines à Halle, il a écarté tous ses adversaires en trois manches à SW19 (Beibit Zhukayev, Jack Pinnington Jones et Jakub Mensik) afin d'atteindre son premier huitième de finale en Majeur. "C’est quelque chose dont je rêve depuis longtemps ! Depuis que j’ai commencé à jouer au tennis ! J'ai joué l’un des meilleurs matchs de ma vie contre Jakub, c’était presque parfait. Je commence à adorer pratiquer sur cette surface, et ça me rend très heureux !" Pour une place en quarts, le 24e joueur mondial (son meilleur classement) devra faire face à Marin Cilic, contre lequel il n’a encore jamais perdu (2-0). Mais là encore, ce sera leur premier duel sur gazon.

Jannik Sinner, Lorenzo Sonego et Flavio Cobolli évoluent tous les trois dans la même partie de tableau. Les deux premiers pourraient se retrouver dès les quarts de finale avant une potentielle demie 100% italienne. Puisque les représentants de la Botte font dans l'inédit depuis plusieurs saisons et que ce Majeur est marqué du seau de la surprise depuis son coup d'envoi, plus rien ne semble impossible...