×

US Open 2025 – Osaka & Gauff : visualisation positive

La Japonaise a nettement pris le meilleur sur l’Américaine et disputera les quarts de finale d’un Grand Chelem pour la première fois depuis 2021.

Naomi Osaka & Coco Gauff / Huitièmes de finale US Open 2025©Timothy A.Clary / AFP
 - Alix Ramsay

Par le passé, Naomi Osaka et Coco Gauff ont toutes deux remporté l’US Open. Toutes deux ont changé d’entraîneur avant de rallier New York et ont traversé, au fil des années, des périodes compliquées sur les plans sportif et mental. Et elles se sont retrouvées en huitièmes de finale de l’édition 2025 du Majeur américain.

Des consignes claires, un mantra positif

Une rencontre au sommet remportée avec autorité, relâchement et joie par la Japonaise (6/3, 6/2 en 1h04). Maman d’une petite Shai âgée de deux ans, la joueuse de 27 ans savoure ce qu’elle appelle le "deuxième set" de sa carrière. Jusqu’ici, ce deuxième set se déroule à merveille. Osaka considère aussi Gauff comme une "petite sœur" qu’elle veut voir réussir. A l’exception de ce lundi new-yorkais, bien sûr.

La Japonaise avait été propulsée sur la scène mondiale ici-même, en 2018, lorsqu’elle avait battu Serena Williams en finale. Un match tendu et polémique au cours duquel Serena avait écopé d’un jeu de pénalité pour coaching (interdit à l’époque) ainsi que pour sa réaction. Le public new-yorkais avait longuement sifflé, au point que la reine, avec sa classe légendaire, avait demandé d’applaudir la nouvelle championne. En larmes, Osaka n’avait pu contenir son émotion.

Également titrée quelques mois plus tard à l’Open d’Australie, la nouvelle icone s’était installée au sommet de la hiérarchie. Mais la pression était trop forte : à 21 ans, elle ne supportait plus les attentes démesurées ni les questions incessantes sur chacun de ses faits et gestes. Lors de l’édition 2021 de Roland-Garros, la quadruple championne en Grand Chelem avait refusé de prendre part aux conférences de presse. Souffrant de dépression, elle allait finalement décider de se mettre en retrait du circuit pour une période indéterminée.

Mais depuis la naissance de sa fille Shai et son retour à la compétition en 2024, Osaka semble renaître. Certes, ses résultats n’étaient jusqu’ici pas encore à la hauteur de ses ambitions, mais elle a persévéré. Depuis qu’elle a engagé l’ex-entraîneur d’Iga Swiatek, Tomasz Wiktorowski, elle a retrouvé le cap. Et la voilà en quarts de finale de l’US Open !

Le Polonais a notamment simplifié ses plans de jeu. En huitièmes de finale lundi, les consignes étaient claires et simples : attaquer le service et le coup droit de Gauff. Une mission exécutée à la perfection, avec une efficacité redoutable. Par ailleurs, la Japonaise est désormais portée par un autre mantra : faire de son mieux et garder le sourire. Elle a apprécié chaque minute passée sur le court Arthur Ashe et ça fait toute la différence.

De l’autre côté du filet, Gauff a sombré. Si elle n’a commis que cinq doubles fautes – ce qui, vu ses récents standards, reste un chiffre correct – elle n’est pas parvenue à trouver la moindre solution face à Osaka. À l’issue de la partie, la championne de Roland-Garros a quitté le court et s'est précipitée vers les vestiaires, loin du feu des projecteurs.

Gauff et ses démons au service

Les problèmes liés à sa mise en jeu ont gâché l’été de l’Américaine. Elle s’est rendue coupable de trop de doubles fautes, avec parfois des statistiques à deux chiffres. Afin d’y remédier, elle a fait appel à Gavin MacMillan, spécialiste en biomécanique qui avait déjà aidé Aryna Sabalenka à stabiliser son service il y a trois ans. Seulement, leur collaboration n’a commencé qu’à Cincinnati, une semaine avant l’US Open, soit bien trop récemment pour espérer en récolter les fruits.

En arrivant à New York, Gauff savait que les caméras seraient braquées sur elle, que ce soit sur le court et en dehors. La Floridienne au caractère bien trempé était déterminée à assumer cette situation : si elle devait échouer dans son Grand Chelem à domicile, qu’il en soit ainsi. Désormais, pour voir les choses positivement, elle va pouvoir travailler loin des projecteurs avec MacMillan pour régler ses problèmes au service. Mais au sortir du match, elle semblait lasse et résignée. "Ça a été difficile pour moi depuis Roland-Garros, c’est sûr, a-t-elle expliqué. Je sais que je dois progresser et je pense avoir pris les bonnes décisions en ce sens. J’aurais aimé avoir plus de temps entre Cincinnati et ce tournoi, mais c’est le sort qui m’a été réservé."

Coco passe à autre chose

Pendant qu’Osaka va joyeusement se préparer à affronter Karolina Muchova en quarts de finale, Gauff se projette déjà sur les semaines à venir avec un sentiment de soulagement.

"Je n'ai pas d'autre choix que de m'entraîner intensivement d'ici Pékin, le prochain tournoi auquel je suis inscrite, a-t-elle détaillé. Je le répète chaque année : pour moi, après l’US Open, c’est le moment de progresser en vue de l’Australie. Je pense qu’il y a beaucoup de positif à retenir de ce tournoi, et j’essaie de garder ça en tête. Ce n’est pas ce que je ressens pour le moment, mais je ne vais pas me laisser abattre. Je suis enthousiaste pour le futur et j’ai hâte de continuer à progresser. J’espère que l’année prochaine, j’évoluerai encore beaucoup en tant que joueuse et en tant que personne."

Si la "petite sœur" parvient à résoudre ses problèmes au service et à suivre l'exemple de la "grande sœur" en retrouvant le sourire, alors peut-être qu’elle fera de 2026 une année mémorable.