Comme lors de la finale de l’US Open 2023, Coco Gauff a surmonté un retard d’un set pour renverser Aryna Sabalenka et triompher en Grand Chelem (6/7(5), 6/2, 6/4 en 2h38). À seulement 21 ans, la numéro deux mondiale a affiché une résistance physique et mentale impressionnante pour coiffer sa première couronne Porte d’Auteuil. Elle est la plus jeune Américaine sacrée à Paris depuis Serena Williams en 2002.
Gauff, nouvelle Queen de Paris
Trois ans après sa défaite en finale contre Iga Swiatek, l’Américaine a inscrit son nom au palmarès de Roland-Garros.
Depuis le printemps 2022, il était impossible d'éliminer Coco Gauff de Roland-Garros, à moins de s’appeler Iga Swiatek. Trois années d’affilée, la Floridienne n’a pas pu satisfaire son appétit d’ocre, la maîtresse des lieux lui retirant trois fois la fourchette de la bouche : en quarts en 2023, en demi-finales l’an passé et, surtout, lors d’une finale déchirante en 2022. Alors âgée de 18 ans, l’Américaine avait laissé les larmes la submerger. Trois ans plus tard, Iga n'étant pas au rendez-vous, la prophétie s'est réalisée. Les larmes sont réapparues mais cette fois, pour matérialiser son immense joie.
Monstre de résistance physique et de sang-froid, la native d’Atlanta est parvenue à renverser une partie mal embarquée, transformant cette finale en un duel épique, à l'image des magnifiques affiches offertes par le tableau féminin lors de cette édition. Après la perte du premier set, elle a rejoué à "Saba" le même disque qu’elle avait fait tourner à domicile, lors de leur sommet new-yorkais.
Le faux départ avant le sommet
À la maison, elle l’était un peu sur le court Philippe-Chatrier ce samedi. Son faux départ a d’abord inquiété l’assistance. À 1-4 en sa défaveur, double break dans la poche de sa rivale, elle a enchaîné trois fautes directes. Avant d'enfin entrer de plain-pied dans sa finale. À la puissance d’Aryna, Coco a répondu par ses folles prouesses défensives et ses lifts en bout de course.
Partis pour un set à sens unique, les spectateurs ont embarqué pour une manche à huit breaks, quatre de chaque côté. Revenue au score, Gauff a pourtant dû défendre deux balles de set à 4-5 lors d’un jeu interminable de près de douze minutes. Elle est parvenue à débreaker sur sa sixième occasion. Le début de la fin pour Aryna ? Pas vraiment, tant elle a géré le tie-break en patronne, reprenant le contrôle avec sang-froid, à l'image de cet échange épuisant de 19 coups conclu d'une volée gagnante après avoir intelligemment attiré la Floridienne au filet. Un point dantesque pour obtenir une balle de set avant de prendre les commandes.
Les bonnes larmes
Malgré ses 32 fautes directes lors de ce premier acte, la Sabalenka nouvelle version a sauvé l'ancienne. Mais malheureusement, cette fin de manche alliant intensité et suspense a précédé une chute de niveau lors de la deuxième. La numéro deux mondiale a tout fait pour provoquer les fautes de sa rivale. Le premier acte avait duré 1h20, le deuxième a tout juste dépassé la demi-heure de jeu.
Mais ce set a eu le mérite de définitivement régler la tombeuse de Loïs Boisson, à même désormais de résister aux puissantes frappes et aux montrées au filet de son adversaire. Une balle courte, un lob, une volée déposée malgré un tweener de "Saba" et le Chatrier s’est embrasé. Gauff a breaké pour basculer à 2-1. Débreakée à 3-2, elle a remis le bleu de chauffe. Cette fois, son service ne l’a pas abandonnée. Lorsqu’une double faute l’a tourmentée, un ace est venu l'effacer.
Son revers démentiel de régularité a continué d'engendrer les fautes directes de la numéro un mondiale. Un enchaînement de points et de faits favorables lui ont permis de se présenter à 5-4 sur son engagement. Une première balle de match a été sauvée. Une deuxième s'est présentée. Le Central l’a poussée à coups de "Coco, Coco" et la jeune Floridienne a concrétisé son rêve, avant de s'écrouler. En larmes, encore, donc. Mais des larmes qui, cette fois, ont irradié son visage d'un bonheur que seuls les sacres en Grand Chelem peuvent provoquer.
"J’ai traversé des moments difficiles il y a trois ans après ma défaite. Merci à mon équipe, je ne suis pas la personne la plus facile à gérer mais vous me permettez d’être meilleure sur le court. Merci à mes parents : vous faites beaucoup pour moi, entre faire mes lessives et me permettre d’être ici. Vous croyez sûrement plus en moi que je n'y crois moi-même. Merci également au public. Vous m’avez beaucoup aidée, je ne sais pas pourquoi je reçois autant de soutien du public français et je ne sais pas si je le mérite, mais merci beaucoup !"