Les années se suivent et semblent désormais se ressembler sur la planète ATP. Comme l’an passé, les deux "monstres" du tennis mondial se sont partagé l’intégralité des trophées du Grand Chelem.
US Open 2025 – Finale messieurs : New York, son nouveau toit du monde
Comme en 2022, Carlos Alcaraz a remporté l’US Open et retrouvé le trône de maître du circuit.
Une domination sans pareille
Ce n’est pas un secret : pour être le meilleur, il faut battre les meilleurs. Carlos Alcaraz le savait avant même le début du tournoi américain et c’est exactement ce qu’il a accompli. Puissant, rapide, exact, il a tout réussi pour dominer Jannik Sinner– alors n°1 mondial depuis 65 semaines consécutives – et soulever son sixième titre du Grand Chelem (6/2, 3/6, 6/1, 6/4 en 2h42).
La bataille a débuté dès le premier jeu : plus de 10 minutes d’échanges à un rythme effréné. Son emprise sur le match aussi a commencé à ce moment-là. Le poing serré, comme si l’issue de la rencontre allait dépendre de ces premiers points, Alcaraz n’a jamais rien lâché. Intouchable sur son service, il n’a même perdu que trois points sur son engagement dans cette manche initiale. Sa détermination a été le mot d’ordre de cette nouvelle finale entre les deux meilleurs joueurs de la planète. Et s’il a perdu un set pour la première fois de sa campagne 2025 à New York, il a rapidement remis du rythme – pour mener 5-0 dans le troisième set –, sous les yeux ébahis de Steph Curry, les bras levés au ciel à plusieurs reprises en guise d’appréciation. Entre coups droits fulgurants et amorties parfaitement placées, il a alterné avec brio pour mettre en place sa tactique, maîtriser les échanges et dominer son adversaire. "Je pense que j’ai joué de manière parfaite, a-t-il ensuite confié, pour appuyer les propos de son coach, Juan Carlos Ferrero, dithyrambique au sujet de son protégé. Mais si vous voulez gagner l’US Open et battre Jannik Sinner, c’est ce qu’il faut faire."
Petite chose amusante du 4e (et dernier !) set : jamais les protagonistes n’avaient disputé un jeu à 2-2 tant les breaks avaient jusque-là été rapides. Mais il n’a finalement pas été gage d’une manche plus équilibrée puisqu’Alcaraz a pris le service de Sinner dans la foulée. Habituel maître en la matière quand il s’agit de points importants, l’intéressé n’a pas su tenir tête à l’Espagnol. Sa fébrilité lui a offert à une balle de break sur double faute, convertie par une énorme erreur en coup droit. Un avantage qu’Alcaraz n’a ensuite plus lâché pour filer jusqu’à 5-4 et servir brillamment pour le match.
De retour au sommet de la hiérarchie
Synonyme de parité dans la répartition des titres du Grand Chelem cette année (Open d’Australie et Wimbledon pour Sinner, Roland-Garros et US Open pour Alcaraz), ce titre a également permis au Murcien de retrouver la place de n°1 mondial, deux ans plus tard. "C’était l’un de mes principaux objectifs, a-t-il expliqué ensuite en conférence de presse. Je voulais retrouver la place de n°1 le plus vite possible. Y parvenir, c’est un rêve qui devient réalité et soulever un trophée du Grand Chelem en même temps, c’est encore mieux. C’est pour tout cela que je travaille et je suis vraiment heureux de pouvoir vivre ces expériences."
Mais ce succès n’est pas anodin. Pour cette "belle" des Majeurs entre les deux rivaux, Alcaraz a travaillé dur pour contrecarrer les plans de son adversaire, alors invaincu sur dur en Majeur depuis 27 matchs. "Juste après la finale à Wimbledon, je savais que je devais améliorer des choses si je voulais le battre, a-t-il confié. J’ai réfléchi à toutes les choses que je voulais travailler pour pouvoir battre Jannik. Et j’ai passé deux semaines avant Cincinnati à m’entraîner de manière spécifique pour cela." Cette victoire représente aussi le titre de la maturité pour le jeune joueur de 22 ans, devenu le troisième homme à comptabiliser six titres du Grand Chelem avant ses 23 ans, après Bjorn Borg et Rafael Nadal.
Et maintenant ? Vont-ils se partager tous les prochains titres Majeurs ? Y a-t-il désormais un "Big Two" ? La question se pose pour pouvoir juger et décrire cette rivalité d’exception, même si avec tous ces records en poche, Carlos Alcaraz est déjà en avance sur le Big Three ! Ce dimanche, il est par exemple devenu le troisième joueur seulement à remporter Roland-Garros, Wimbledon et l’US Open au moins deux fois dans sa carrière, après Novak Djokovic et Rafael Nadal. De nouvelles statistiques et de nouveaux records qui méritaient bien évidemment d’être célébrés par un swing, sa marque de fabrique à l’occasion de ce tournoi !
La bataille continue
"Il y a quelque chose de nouveau désormais : je ne suis plus n°1, donc ça change mes objectifs", a déclaré un Jannik Sinner enclin à trouver le positif après cette deuxième finale perdue. Il faut dire que son bilan de l’année est plutôt exceptionnel : quatre finales sur quatre Grand Chelem disputés et deux gagnés, le ratio est impressionnant ! Si ce dimanche, il a peiné à trouver son rythme de jeu et à s’adapter à celui effréné proposé par l’Espagnol, il reste motivé pour tous les prochains challenges de ce fameux "Big Two" ! "Je serai encore plus prêt la prochaine fois que je devrais l’affronter. Je vais essayer de perdre encore moins de matchs, de faire quelques changements dans mon jeu pour être un peu moins prévisible. Je pense que c’est ainsi qu’on devient un meilleur joueur de tennis," a-t-il conclu.
Et s’ils se sont partagé l’intégralité des titres en Grand Chelem depuis l’Open d’Australie 2024, ils n’ont toujours pas réalisé "LE Grand Chelem" en carrière. Carlos Alcaraz sera le premier à pouvoir tenter sa chance à Melbourne en janvier prochain, où il n’a jamais dépassé les quarts de finale.