Alcaraz, éloge de la patience

Le tenant du titre s'est qualifié pour la finale en "essorant" Musetti, finalement contraint à l'abandon.

Carlos Alcaraz Roland-Garros 2025 Demi-finales (2)©Corinne Dubreuil / FFT
 - Rémi Bourrieres

Comme tout le monde, Carlos Alcaraz était frustré par l'abandon de Lorenzo Musetti ce vendredi, venu mettre un terme à une demi-finale partie sur les chapeaux de roue. Mais l'Espagnol s'est satisfait de la manière dont il avait réussi à serrer le jeu dans les moments importants, comme souvent depuis le début du tournoi.

La sérénité des plus grands

Carlos Alcaraz a remporté les neuf derniers jeux (dont un décisif) de sa demi-finale contre Lorenzo Musetti mais on ne peut pas pour autant parler d'une autoroute vers la finale. Le tenant du titre a lâché un set dans quatre de ses six matchs pour en arriver là. Et il a particulièrement été inquiété dans cette demie qui aurait pu mal tourner, si l'Italien avait mieux géré son tie-break du deuxième set et ne s'était pas blessé à la cuisse par la suite. Avant d'être malheureusement contraint à l'abandon.

Mais c'est également ce qui est assez saisissant chez le Murcien sur cette quinzaine parisienne. Sans se montrer toujours éblouissant, si l'on excepte son quart de finale rapidement ficelé contre Tommy Paul, le numéro 2 mondial trimballe une sérénité dans les moments clés qui ne trompe guère : c'est celle des plus grands.

"J'ai essayé de le faire courir, d'un côté à l'autre"

Ce vendredi, face à un Musetti pas loin de peindre une œuvre d'art tennistique sur le court Philippe-Chatrier, "Carlitos" ne s'est jamais affolé. "J'ai perdu le premier set, certes, mais je n'ai pas mal joué et j'ai eu des occasions. Donc j'ai juste essayé de continuer comme ça. Au début du troisième set, je savais ce que j'avais à faire. Je l'ai poussé à la limite, en essayant de le faire courir d'un côté à l'autre, dans l'idée de le fatiguer. Le fait d'avoir ce plan de jeu m'a donné de la confiance. Malheureusement, il a dû abandonner mais je crois que ce début de troisième set a été très important."   

Carlos Alcaraz conserve exactement la même façon de penser ses matchs de tennis depuis le début du tournoi. Ce même état d'esprit que tant d'autres vainqueurs de Roland-Garros ont décrit avant lui : les tournois du Grand Chelem sont un marathon, et non un sprint. Pas de panique en cas de départ diesel. Ils savent que le temps joue en leur faveur, et non l'inverse. En cinq sets, tout est question de gestion et de constance dans l'effort.

"Beaucoup ne sont pas habitués à une telle intensité"

"En Grand Chelem, on a le temps, a ainsi synthétisé "Carlitos". Il faut penser qu'il y a un adversaire, aussi. Et il arrive parfois que l'adversaire joue très bien ! Quand c'est le cas, je ne m'inquiète pas. Je sais que sur la distance des cinq sets, il y a le temps de revenir. Et je sais aussi que je suis suffisamment fort pour le faire. C'est ce qui me donne toujours beaucoup de confiance dans ces tournois majeurs."

Sûr de sa force physique, sûr de sa force mentale, Carlos Alcaraz est aussi sûr de son tennis. Un tennis usant pour les jambes et pour les bras de l'adversaire. L'Espagnol en joue, toujours. "Je mets de l'intensité dans mes matchs, avec beaucoup de vitesse dans chacun de mes coups, a-t-il expliqué. Et je sais qu'il est difficile de jouer à une telle intensité pendant trois sets, d'autant que beaucoup d'adversaires n'y sont pas habitués."

Une fois que ces derniers sont bien "mûrs", il n'y a plus qu'à les cueillir. Mais son adversaire en finale affichera encore un autre pedigree. Et ça aussi, Carlos le sait…