Roland-Garros
19 Mai - 8 Juin 2025
La terre battue est son terrain de jeu. Paris, sa nouvelle maison. Pour la deuxième année consécutive, Carlos Alcaraz sera bien au rendez-vous de la finale de Roland-Garros. Longtemps challengé par Lorenzo Musetti, le tenant du titre a dû s'employer avant de voir son adversaire être contraint de jeter l'éponge à l'entame de la quatrième manche (4/6, 7/6(3), 6/0, 2-0 ab.). Pour devenir le premier joueur à conserver son bien Porte d'Auteuil depuis Rafael Nadal en 2020, "Carlitos" devra triompher du vainqueur de la deuxième demi-finale entre Jannik Sinner et Novak Djokovic (19h).
Musetti abandonne, Alcaraz en finale
Qualifié pour la finale après l'abandon de Lorenzo Musetti au début du quatrième set, l'Espagnol est toujours en course pour conserver son titre Porte d'Auteuil.
©Julien Crosnier / FFTMusetti a forcé sa nature
L'horloge Rolex affichait 2h25 de temps de jeu lorsque le guerrier Musetti a retiré son bandana comme pour signifier la fin du combat. Auteur d'un début de match magnifique, le 7e joueur mondial a longtemps entretenu l'espoir de parvenir à rallier la première finale majeure de sa carrière. Mais la douleur était devenue trop forte et pour la troisième fois en moins de deux mois, il a dû baisser les armes face à son rival espagnol, cette fois-ci stoppé par son corps.
Présent dans le dernier carré pour la première fois de sa carrière à Roland, l'Italien a confirmé les très bonnes dispositions aperçues depuis le début de la quinzaine. Très entreprenant, il a forcé sa nature de défenseur pour prendre le contrôle des opérations. Proche de sa ligne, il a refusé de reculer et de céder face à la puissance déployée de l'autre côté du filet. Très serein derrière sa première balle (71% de points gagnés), l'artiste a impressionné le Chatrier lorsqu'il a fait vaciller son vis-à-vis dans sa diagonale coup droit préférée pour s'emparer du premier set (6/4).
Sous le toit fermé du Central, une douce odeur de surprise s'est alors diffusée dans des tribunes quelque peu interloquées. Sûr de ses forces, l'outsider du jour a continué de mettre la pression sur les épaules d'un adversaire pourtant habitué à le dominer. À chaque fois que le Murcien a frappé à la porte, le Toscan s'est adapté pour combler les brèches, à l'image de son magnifique revers court croisé gagnant pour faire vrombir le public parisien, à 6-5 sur le service adverse.
Alcaraz a répliqué
Mais c'est souvent lorsqu'il est acculé que le compétiteur Alcaraz se libère totalement. Repris à l'occasion de ce dernier jeu de service qui aurait dû lui permettre de recoller à une manche partout, le n°2 mondial s'est engagé dans un jeu décisif de tous les dangers. Mais comme si la pression du moment glissait sur lui, il a accéléré, ne laissant absolument aucune miette à son vis-à-vis. Son nombre de coups gagnants a augmenté (8 dans le premier set, 15 lors du deuxième).
Cruel hasard, c'est au moment où l'Espagnol a atteint son pic d'intensité que son rival a vu la sienne considérablement diminuer. Contraint de demander l'intervention du kiné pour une douleur à la cuisse gauche alors qu'il était mené 5-0 dans la troisième manche, Musetti a fini par se rendre à l'évidence : la souffrance ne valait plus la peine de continuer face à un adversaire qui avait largement pris le dessus.
"Ce n’est jamais facile de gagner un match comme ça, a commenté Alcaraz après le retrait de Musetti. Il a fait une super saison sur terre battue. Il a été en demi-finales de tous les tournois sur terre. Je lui souhaite un bon rétablissement et j’espère qu’il va rapidement récupérer."
Le regard déjà tourné vers la finale, le patron de la Porte d'Auteuil est prêt pour son dernier combat : "Je vais regarder le match (entre Sinner et Djokovic) ce soir, je ne vais pas rater ça. C’est un des plus grands duels de notre sport. Je vais un peu étudier les tactiques que je vais pouvoir mettre en place contre le gagnant de ce match." Le rendez-vous est pris.