L'Alcaraz-de-marée

L'Espagnol n'a pas fait de détails pour éliminer Tommy Paul ce mardi en quarts de finale.

Carlos Alcaraz / Quarts de finale, Roland-Garros 2025©Corinne Dubreuil / FFT
 - Hugo Rondet

Il n'était pas d'humeur à s'éterniser dans la nuit parisienne. Opposé à Tommy Paul en session de soirée ce mardi, Carlos Alcaraz a ébloui le court Philippe-Chatrier de son talent, ne laissant aucune chance à son rival américain (6/0, 6/1, 6/4 en 1h34). Présent dans le dernier carré de Roland-Garros pour la troisième année consécutive, le tenant du titre retrouvera Lorenzo Musetti pour une place en finale.

Master Carlos sur le Chatrier

Quand Carlos Alcaraz promet quelque chose, il n'est pas du genre à décevoir. Frustré par le contenu de sa victoire face à Ben Shelton en huitièmes de finale, le numéro deux mondial avait annoncé la couleur face à la presse : "Je vais essayer d’apprendre des erreurs commises contre Shelton. Je ne vais pas faire la même chose face à Tommy". Il a tenu parole.

Entré sur le court le visage fermé, concentré et prêt à en découdre, l'Espagnol avait laissé son sourire d'ordinaire si éclatant aux vestiaires. Signe sans doute que les choses sérieuses ont démarré, la route vers la Coupe des Mousquetaires étant de plus en plus étroite. Les deux pieds dans le terrain, il a imposé à Paul une intensité maximale dès les premières balles de la partie. D'un missile en coup droit, il s'est offert le premier break après un jeu long de 11 minutes.

La suite fut bien plus courte. Lobs gagnants, amorties bien senties, défense héroïque... "Carlitos" a livré une première demi-heure stellaire aux spectateurs du Chatrier. Sa feuille de statistiques en témoigne : 100% (!) de points gagnés derrière la première balle, 14 coups gagnants, 3/3 au filet...

Une réponse à Sinner

Après avoir empoché une première manche immaculée (6/0), Alcaraz n'a pas relâché l'étreinte, bien au contraire. Sans attendre la fin des 90 secondes réglementaires entre les sets, il s'est replacé. Et a continué de régaler. Le premier jeu de service décroché par l'Américain (6/0, 1-1) a été bruyamment salué par la foule mais n'a pas réellement changé la physionomie de la rencontre. Les coups droits titanesques ont continué d'arroser la terre battue aux quatre coins du Central, forçant Paul à prendre des risques, rarement payants, pour rester dans la lutte (5 coups gagnants pour 19 fautes directes après deux sets).

Désabusé, l'Américain n'a pu que constater la supériorité de son vis-à-vis lorsque ce dernier a empoché le double break après une séquence incroyable : remise en extension digne d'un joueur de squash puis revers long de ligne supersonique. Du Alcaraz dans le texte.

Dans les cordes à l'entame de la troisième manche, Paul a pu compter sur le Chatrier, venu à son soutien dans l'espoir de voir la rencontre s'allonger. Courageux, il s'est arraché pour écarter cinq balles de break dès le premier jeu.

Mais le Floridien, grand amateur de pêche, a vite compris que le poisson au bout de son hameçon était trop gros à ferrer ce mardi soir. Comme animé par l'idée de répondre à son grand rival Jannik Sinner, large vainqueur d'Andrey Rublev la veille, Alcaraz a accéléré pour prendre une énième fois le service de son adversaire à 4-4, avant de conclure d'un énorme coup droit gagnant sur le jeu suivant. "Mes sensations aujourd'hui étaient extraordinaires, c’était un de ces jours où tout rentrait dans le court, a confié le vainqueur du jour après son succès. Je me suis concentré uniquement sur mon tennis et je ne l’ai pas laissé reprendre l'ascendant pendant le match. Je ne l’ai pas sous-estimé. Je sais que vous vouliez que le match dure plus longtemps, mais moi j'ai un boulot à faire ! Malgré tout, vous mettez une énergie formidable dans tous mes matchs, merci beaucoup !"

Prochaine étape pour le n°2 mondial : des retrouvailles en demies avec Lorenzo Musetti, dont il a été le bourreau à Monte-Carlo et à Rome très récemment.