Djokovic, ce n'est qu'un au revoir ?

Une salle de conf' pleine à craquer

Au moment de quitter le court après avoir perdu ce combat magnifique face au numéro un mondial, Novak Djokovic a marqué une pause. Il a pris le temps de saluer le public, comme un artiste quittant la scène. Puis il a envoyé un baiser à la terre parisienne, a porté la main sur son cœur avant de regarder le ciel. Cette sortie-là, émouvante au possible, ressemblait bel et bien à un adieu.

Quelques minutes plus tard, il n'y avait plus une place de libre en salle de conférence de presse, où des dizaines de journalistes étaient venus s'enquérir de la signification de son geste. Avant même de revenir sur ce match grandiose, la toute première question a d'ailleurs porté sur ce thème. Quel était son état d'esprit à ce moment-là ?

"Si c'était mon dernier match, alors ce serait une fin magnifique"

"Je voulais juste exprimer ma gratitude pour le soutien que j'ai reçu ce soir (vendredi soir), a-t-il tout d'abord répondu. C'était incroyable. Je ne pense pas avoir déjà reçu autant de soutien durant toute ma carrière. J'ai pris cela comme un grand honneur. Alors, j'ai voulu remercier les spectateurs, qui n'ont jamais cessé de me pousser et qui m'ont donné la force de me battre jusqu'au dernier point, ce que j'ai fait."

Rapidement relancé, l'homme aux 24 titres du Grand Chelem a confirmé qu'il n'y aurait, en effet, peut-être pas de rappel après cette magnifique sortie de scène. "Cela pourrait être le dernier match que j'ai disputé ici, et c'est pourquoi il y avait cette émotion à la fin, a-t-il répondu. Est-ce que j'ai encore envie de jouer ? Oui. Mais est-ce que je serai encore capable de jouer dans un an ? Je n'en sais rien. Quoi qu'il en soit, si c'était mon dernier match à Roland-Garros, alors ce serait une fin magnifique sur le plan de l'atmosphère."

"On ne peut jamais savoir de quoi sera fait demain"

Rarement en effet aura-t-on vu un match en trois sets aussi beau, aussi intense et aussi long (3h16). Malgré sa défaite, Djokovic a montré qu'il était encore tout à fait digne de sa légende. Ce qui rend, finalement, presque étrange de le voir effleurer le thème de la retraite, au moment même où il venait de prouver qu'il était sûrement au niveau pour aller chercher ce satané 25e Grand Chelem. Peut-être sur le gazon de Wimbledon, plus favorable à ses jambes de 38 ans.

"Bien entendu, Wimbledon est désormais dans mon viseur et je vais tout faire pour être prêt là-bas, a-t-il encore certifié. Mes priorités, désormais, c'est Wimbledon et l'US Open. Mais c'est tout ce que je peux dire. Pour le reste, je n'en suis pas sûr. Je vais continuer, oui. Mais à ce stade de ma carrière, on ne peut jamais savoir de quoi sera fait demain."

Espérons que "demain" lui apporte les certitudes attendues et le goût de revenir en 2025. Car l'année même où l'on a honoré Rafael Nadal, difficile de se résoudre à l'idée de ne plus jamais revoir Novak Djokovic sur les courts de la Porte d'Auteuil. Cela ferait un peu trop d'émotions pour une seule édition…