Ravie d'avoir décroché son premier titre à Roland-Garros, Coco Gauff a expliqué en conférence de presse sa façon d'aborder cette finale, trois ans après sa défaite sur la dernière marche contre Iga Swiatek. Tombeuse d'Aryna Sabalenka en trois sets (6/7(5), 6/2, 6/4), la Floridienne a également décrit les émotions qui l'ont traversée lors de la cérémonie de remise du trophée et la fierté de voir ses parents dans sa box.
Gauff : "L’impression d’être sur le toit du monde"
Nouvelle championne de Roland-Garros, l'Américaine a tenu une conférence de presse en compagnie de la Coupe Suzanne-Lenglen.
Pouvez-vous comparer vos deux titres en Grand Chelem, à l'US Open en 2023 et ici ?
Coco Gauff : le premier était sans doute plus fort émotionnellement. Mais celui-ci était plus dur à gagner car je ne voulais pas me satisfaire d’un seul titre en Grand Chelem. Roland-Garros, je le voulais vraiment car, quand j’étais plus jeune, je me disais que c’était celui que j’avais le plus de chances de gagner. Si j'avais terminé ma carrière sans ce sacre, j'aurais eu des regrets.
Les souvenirs de votre défaite en 2022 sont-ils remontés ?
Je me suis souvenue de la cérémonie pour Iga, j’avais fait attention à chaque détail car je voulais vivre la même chose. Quand l’hymne a retenti, ça m’a rappelé l’émotion d’Iga. C’était une période compliquée. Je doutais de moi, notamment de ma capacité à surmonter cet échec. Je pleurais avant le match, j’avais du mal à respirer. Mais il y a eu l’US Open entre-temps. Aujourd’hui, je me suis sentie prête. Je me suis dit que, quoi qu’il se passe, je pourrais repartir fière de moi.
Quel était votre état d'esprit lorsque vous étiez menée dans le premier set ?
Au début, je n’étais pas dans le bon tempo, avec le vent, etc. J’avais également concédé un double break contre Madison Keys et j'ai mis cette expérience à profit aujourd’hui. Ça m’a aidée. Les scores des deux matchs sont presque identiques.
Qu'avez-vous ressenti au moment de soulever ce trophée ?
Ils m’ont donné une petite coupe, mais la vraie est lourde. Elle ressemble à celle de l’US Open, maintenant que je la regarde de près. C’est extraordinaire de pouvoir la soulever. Sur le podium, tu as l’impression d’être sur le toit du monde. Je n’oublierai jamais ce moment.
Comment vivez-vous le fait de représenter les Etats-Unis en voyageant partout dans le monde ?
Représenter les gens qui me ressemblent aux Etats-Unis, qui ne se sentent peut-être pas soutenus en ce moment et être une sorte d’espoir ou de lumière pour eux, c'est fort. Après les élections, je me suis sentie un peu déprimée et ma mère m’avait dit au WTA Finals d’essayer de gagner le tournoi pour donner le sourire aux gens. C’est à ça que je pensais en tenant cette coupe. Je suis fière de représenter les Américains qui me ressemblent ou qui soutiennent les causes que je défends.
Etait-il important de pouvoir compter sur vos parents dans votre box aujourd'hui ?
Leur soutien est essentiel. Ils font partie des gens qui sont le plus à mon écoute. On entend souvent des choses bizarres à propos des parents dans le tennis et je ne me reconnais pas du tout dans ces histoires. J’avais demandé à mon père de prendre du recul, il l’a fait et ça nous a fait du bien. J’avais besoin que ma mère vienne plus souvent car mon équipe est pleine d’hommes et j’ai besoin d’énergie féminine. Les femmes perçoivent plus de choses. Je les ai serrés dans mes bras. Ma mère est très émotive, mon père était heureux. Il avait pleuré à l’US Open, pas ici. C’est génial de les avoir avec moi, de leur faire vivre ça. Ils ont fait tellement de sacrifices que je suis heureuse de partager ça avec eux.