Rune a tenu bon

Au bon souvenir de Wimbledon

Au cœur d'une chaude journée de printemps, Holger Rune a refroidi le public parisien. Opposé au local de l'étape (Quentin Halys est né en région parisienne), il a trouvé la clé d'un match un temps verrouillé par le service de son adversaire. Ce dernier a d'emblée fait la démonstration de sa redoutable efficacité dans l'exercice (22 aces au tour précédent) : deux aces d'entrée et une insolente réussite derrière sa première balle lui ont permis d'empocher le premier set (6/4).

Le Français a beaucoup dépendu de son engagement pour garder son avantage. Son rendement a chuté dans le deuxième set et Rune ne s'est pas fait prier pour revenir au score, notamment grâce à ses décalages coup droit (6/2). À 4-2 il s'est même offert l'un des points du tournoi en contournant le filet d’un coup de patte sorti de nulle part.

Cruel pour Halys

De nouveau à égalité, les deux hommes sont montés en puissance, faisant revivre la dramaturgie de leur affrontement épique à Wimbledon au même stade de la compétition l'an dernier. Alors que l'on pouvait penser qu'il avait pris un coup sur la tête, le Français a remis les bouchées doubles pour reprendre les devants (7/5).

La tension n'est pas retombée dans une quatrième manche au cours de laquelle les deux hommes se sont rendu coup pour coup. Alors que la nervosité semblait peu à peu gagner du terrain, le Tricolore a concédé le break au pire des moments, à 4-4. Guidé par son agressivité et sa rage de vaincre, Rune est revenu, une deuxième fois (7/5).

La fin de match n'aura pas été du même acabit. Pris par l'intensité du double quart-de-finaliste Porte d'Auteuil, Halys a rapidement cédé son engagement. Plus inconstant (10 doubles fautes à 0), moins frais physiquement, il n'a pas eu les armes pour résister jusqu'au bout et empêcher la tête de série n°10 de remporter son 13e succès en simple à Roland-Garros (son record dans un tournoi). De quoi s'offrir un énorme choc contre Lorenzo Musetti, un autre joueur très à l'aise sur la surface.