À l'occasion de leur quatrième confrontation en Majeur - la première à Roland-Garros -, Aryna Sabalenka et Qinwen Zheng ont offert une très belle bataille aux heureux spectateurs du court Philippe-Chatrier. La patronne du circuit a logiquement triomphé de la championne olympique (7/6(3), 6/3 en 1h57) et sera bien au rendez-vous des demi-finales, comme en 2023.
Sabalenka avec autorité
Puissante, solide et appliquée, la numéro un mondiale a remporté un très beau combat pour rallier le dernier carré de cette édition 2025.
Sabalenka a fait la différence mentalement...
Après un round d'observation tout à fait classique à ce stade de la compétition, les deux joueuses ont tenté d'imposer leur tactique. Celle de Zheng consistait à écarter son adversaire en coup droit pour ensuite mieux remiser sur le revers. De son côté, Sabalenka souhaitait user du slice pour casser le rythme, exemple parfait de la variation qu'elle tente d'apporter à son jeu sur cette quinzaine parisienne.
Autre donnée à ne pas négliger : le vent, dont les brises ne pouvaient que déstabiliser deux des serveuses les plus puissantes et efficaces du circuit féminin. Au jeu du chat et de la souris, c'est finalement la Chinoise qui a pris le meilleur départ, faisant la course en tête jusqu'à 4-3, service à suivre. À cet instant, elle s'est tendue, à l'image des deux doubles fautes qui lui ont fait perdre son avantage.
Une nervosité qui a d'ailleurs refait surface en fin de manche. Jugeant une balle faute, "Queenwen" s'est arrêtée de jouer à tort, offrant une balle de set à son adversaire. En grande championne, elle a écarté ce danger d'un passing de revers venu de nulle part pour ensuite obtenir le droit de disputer un tie-break. Moment choisi par Sabalenka pour faire la différence techniquement mais aussi mentalement. La valeureuse défense de Zheng s'est fissurée et la physionomie du match a complètement changé à l'issue de ce jeu décisif (7/6(3)). "Honnêtement je ne sais pas comment j’ai pu revenir dans ce premier set en rattrapant mon break de retard, a confié la n°1 au micro de Marion Bartoli à l'issue de la rencontre. J’ai juste continué à me battre. Je n’avais pas bien démarré cette rencontre, mais je suis contente d’avoir pu trouver mon rythme."
... et physiquement
Après la tactique, la technique et le mental, la dimension physique a eu son importance dans la deuxième manche. Au fur et à mesure, la n°1 mondiale a pris le dessus dans tous les domaines, imposant un rythme et des rallyes de fond de court qu'elle seule semble capable de dicter et de tenir. Sa force de frappe et son énergie ont été récompensées par un premier break à 2-2.
Le débreak spectaculaire qui a suivi - marqué notamment par un retour de service de revers gagnant applaudi par la spécialiste du genre - s'avèrera finalement être le dernier jeu inscrit dans la rencontre par la médaillée d'or à Paris l'été dernier.
Bien aidée par ses 68% de points gagnés derrière sa deuxième balle ou encore par sa qualité de retour (47% de points remportés dans ce secteur), la finaliste du dernier Open d'Australie s'est finalement évitée un marathon qui aurait pu s'avérer coûteux à ce stade de la compétition. Qualifiée pour les demi-finales, "Saba" gagnerait à croire au destin : avant ce match, elle avait remporté quatre des six tournois dans lesquels elle avait affronté Zheng. Signe prémonitoire ? Premiers éléments de réponse jeudi, contre Elina Svitolina ou Iga Swiatek.