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Zoom sur le Français, qui enchaîne les bonnes performances tout en gérant une pathologie lourde.
Alexandre Müller (28 ans, 39e mondial) arrive à Paris porté par d’excellents résultats et son meilleur classement. Mais face à lui se dresse un obstacle de taille, le Tchèque Jakub Mensik, étoile montante du circuit (19 ans, 19e mondial). Porteur de la maladie de Crohn, le Français doit puiser dans ses réserves lors de chaque rencontre. Le Quotidien du jour se penche sur ce cas particulier.
On peut être porteur d’une pathologie lourde et sportif de très haut niveau. Alexandre Müller le prouve au quotidien avec la maladie de Crohn, une inflammation chronique du tube digestif. Malgré des symptômes très contraignants – de multiples pauses toilettes les jours de match, des difficultés à s’hydrater, un inconfort gastrique, etc. –, il ne cesse de progresser saison après saison.
Après sept titres ITF, puis trois en Challenger, il s’est offert son premier ATP début janvier à Hong Kong, battant Kei Nishikori en finale (2/6, 6/1, 6/3), après avoir sorti Arthur Fils. Dans la foulée, sur la terre battue de Rio, le natif de Poissy s’est hissé en finale. "Ces performances ont débloqué des choses en moi", reconnaît-il.
Un troisième tour à Madrid, des quarts à Marrakech et surtout à Hambourg ont confirmé sa montée en puissance : "J'arrive de Hambourg, où j’ai signé deux bonnes victoires, dont une contre Alexander Zverev au deuxième tour (6/3, 4/6, 7/6). Je vais essayer de surfer sur cette vague de confiance, de faire un bon match. En Allemagne, j’ai fait des matchs assez durs physiquement, notamment contre Félix Auger-Aliassime au troisième tour (défaite 7/6, 6/7, 6/3). Mais tout va bien, même si ça n’est pas le meilleur des tirages".
Car le Tchèque Jakub Mensik (19 ans, 19e mondial), qu’il n’a jamais affronté, s’annonce redoutable. Parmi ses coups d’éclat, un premier titre en Masters 1000 à Miami, en s’offrant trois membres du top 10, dont Djokovic en finale, mais aussi un quart à Madrid et un huitième de finale à Rome, sur ocre. Bref, Müller, remarquable contreur et redoutable défenseur, va devoir s’employer pour sa cinquième participation, lui qui s'était arrêté au deuxième tour l’an passé.
En cas de victoire, il faudra aussi penser à la récupération, tant sa maladie lui pompe de l’énergie. "Je donne tout sur le match et après, si ça passe, je me dis que j’ai 48 heures pour récupérer le mieux possible et enchaîner, explique Müller. Même si en Grand Chelem, il n’y a que des matchs compliqués, longs, parfois jusqu’à cinq heures, contre de très grands joueurs." Souffrir, encore et toujours, pour aller plus haut. La formule a fait ses preuves.