Dans la lignée de ses dernières prestations, Lorenzo Musetti (n°8) s'est qualifié pour son premier quart de finale à Roland-Garros en dominant un Holger Rune (n°10) trop inconstant (7/5, 3/6, 6/3 6/2 en 3h18), ce dimanche en session de soirée. En pleine confiance, l'Italien tentera d'atteindre une nouvelle demi-finale en Grand Chelem mardi.
Musetti, le papillon de nuit
L'esthète italien s'est montré virevoltant pour contrecarrer les plans d'Holger Rune.
Musetti, du perdant magnifique au patron implacable
Lorenzo Musetti s'est réconcilié avec les soirées parisiennes. Cruellement battu en cinq sets à 3h06 du matin l'an dernier par Novak Djokovic, l'Italien avait troqué, ce dimanche soir, les habits du perdant magnifique pour endosser le costume du patron implacable. Une revanche, à plus d'un titre : il n'avait jamais battu Holger Rune, jamais battu un top 10 en Grand Chelem et jamais atteint les quarts de finale à Roland-Garros, stade auquel il sera opposé à Frances Tiafoe.
L'Américain, néophyte lui aussi à ce niveau à Paris, n'a pas perdu un set depuis le début du tournoi. Mais fort de sa confiance accumulée au fil d'une saison sur terre battue exceptionnelle (finale à Monte-Carlo, demies à Madrid et à Rome), Musetti partira favori.
C'est bel et bien grâce à cette confiance, mais aussi à cette faculté nouvelle de "moins se plaindre et réfléchir davantage", comme il l'a évoqué en bord de court, que Musetti s'est sorti de ce choc face à Rune. Un choc qui n'a pas toujours tenu ses promesses, entre deux joueurs qui n'ont pas forcément réussi à accorder leurs violons, mais qui a été très indécis pendant deux sets, avant de basculer d'un coup.
Fidèle à sa formidable frappe de balle, Rune a cogné fort, très fort même, réussissant 50 coups gagnants, contre 39 pour son adversaire. Mais il a aussi commis beaucoup plus de fautes directes (55 contre 34), connu de grandes difficultés sur sa mise en jeu (seulement 57% de points gagnés derrière sa première) et n'a pas réussi à tenir la distance, donnant même l'impression de plonger physiquement dans la dernière partie de la rencontre.
Sans doute la première manche a-t-elle pesé lourd dans la balance. Symbole de son inconstance, le Danois avait réussi à débreaker à deux reprises, pour finalement se faire coiffer au poteau. Dommage pour lui, car il s'est en revanche montré dominateur au cours du deuxième set, élevant considérablement le niveau de ses frappes et prenant le contrôle des échanges.
Musetti comme Nadal et Zverev ?
À un set partout, le suspense restait total. Mais il s'est évanoui en l'espace de quelques minutes, le temps pour Rune de retomber dans ses travers et de perdre son service d'entrée de troisième manche. De quoi passer le reste du match à courir après le score, sans jamais parvenir à recoller. De plus en plus confiant et spectaculaire au fil des jeux, Musetti tenait sa proie et ne la lâchait plus, jusqu'à une victoire méritée.
Demi-finaliste l'an dernier à Wimbledon, Lorenzo Musetti tentera donc, à 23 ans, d'atteindre pour la deuxième fois le dernier carré d'un Grand Chelem. S'il y parvient, il réussira un enchaînement que Rafael Nadal (en 2010, 2011, 2013, 2019) et Alexander Zverev (en 2022) sont les seuls à avoir réalisé : atteindre le dernier carré successivement à Monte-Carlo, Madrid, Rome et Roland-Garros. Voilà qui vous classe un joueur.