Boisson à l'énergie

Un come-back fou

À la fin, il ne devait en rester qu'une : qui de Loïs Boisson ou Elsa Jacquemot serait la dernière représentante tricolore de cette édition 2025 ? La première a finalement pris sa revanche sur la seconde, après leur unique opposition, bien moins équilibrée, à Cherbourg en 2022.

Dès le set inaugural, les spectateurs du court Simonne-Mathieu ont pris conscience qu'ils n'allaient pas assister à un match comme les autres. Un long combat contre la douleur s'est engagé dès les premiers points pour Boisson, gênée au niveau du genou gauche. Ce qui ne l'a pas empêchée de démontrer toutes ses dispositions sur ocre, entraperçues l'an dernier avec trois titres ITF consécutifs sur la surface. Sa remarquable capacité à accélérer le jeu derrière un coup droit fulgurant et sa puissance du fond du court lui ont permis de conclure un set presque parfait (20 coups gagnants et 100% de points remportés derrière sa première balle !).

Privée de Roland-Garros par une blessure l'an dernier, Boisson a bien failli revivre le même cauchemar. En perte de rythme après un long temps mort médical entre les deux premiers sets, elle a vu son nombre de fautes directes s'envoler (40 sur l'ensemble du match) et son service perdre en efficacité. En face, Elsa Jacquemot ne s’est jamais laissée déconcentrer, affichant un état d'esprit et un langage corporel remarquables.

Après un deuxième set dénué de suspense (6/0), le tout premier match entre deux wild-cards à ce stade de la compétition Porte d'Auteuil a offert une conclusion palpitante. Les deux Françaises ont tenu leur service jusqu'à 3-3, avant un improbable enchaînement de breaks brièvement entrecoupé par la pluie, venue ajouter un peu de dramaturgie à cette rencontre. C'est finalement Boisson qui a eu le dernier mot sur sa première balle de match (6/3, 0/6, 7/5), au bout d'un come-back physique complètement fou. Au bout d'elle-même.

"Je suis super heureuse de m'en être sortie, c'est incroyable d'être en deuxième semaine. C'est dur de jouer contre quelqu'un que l'on connaît", a confié la 361e joueuse mondiale après sa victoire. Place désormais à la récupération puisqu'elle devra gravir une montagne pour son premier huitième de finale en Majeur contre la tête de série n°3, Jessica Pegula, tombeuse de Marketa Vondrousova un peu plus tôt ce samedi.