A lire aussi
Premier tour
Dimanche 25 mai : les matchs à ne pas manquer

Elmer Moller va disputer son premier tour en Grand Chelem ce dimanche dès 11h00, sur le court Simonne-Mathieu.
Un petit coup de pouce du destin et le voilà dans la cour des grands. Repêché des qualifications, Elmer Moller va affronter Tommy Paul pour ses premiers pas à Roland-Garros. À 21 ans, le Danois évolue dans l’ombre de son compatriote Holger Rune. Coup de projecteur sur ce jeune talent, qui pourrait bien surprendre son monde avec son revers magique.
14 septembre 2024 : une opportunité saisie au bond. Le numéro un danois Holger Rune est forfait pour la rencontre de Coupe Davis entre le Danemark et le Kazakhstan. Elmer Moller se retrouve propulsé à la tête de l’équipe danoise et affronte Alexander Bublik, chez lui, au Kazakhstan. Cette grande première face à un joueur d’un tel calibre se conclut par une victoire surprise en trois sets (1/6, 6/2, 6/2). "C'était une expérience folle, admet le joueur de 21 ans à DR, média national danois. Quand on affronte un joueur aussi bien classé, il faut garder l'accélérateur à fond, donc ce n'est qu'une fois le match terminé que j'ai réalisé que j'avais gagné".
Elmer Moller connait une éclosion tardive. Pourtant, dès l’âge de dix ans, il se teste face aux meilleurs : il croise la route de Carlos Alcaraz, de la génération 2003, lui aussi. Mais au Danemark, il est éclipsé par l’ascension fulgurante d’Holger Rune : "Physiquement, il a pris du retard. Lorsqu'il se tenait aux côtés de Holger et de Clara Tauson, il ressemblait à un écolier de plusieurs années leur cadet, décrit Peter Bastiansen, consultant pour la télévision danoise TV 2. Il lui manquait également une certaine maturité mentale, mais c’est venu avec le temps".
Petit à petit, Moller marque les esprits. Sur la terre battue portugaise d’Oeiras en avril, il a éliminé Thiago Monteiro, Mikhail Kukushkin, Remy Bertola et Roman Safiullin pour se hisser en finale. Plus tôt cette saison il avait déjà atteint ce stade de la compétition en Challenger, à Gérone en Espagne, où il s’était incliné face à Marin Cilic (6/3, 6/3). Mais cette fois-ci au Portugal, la jeune pépite a largement dominé Francisco Comesana (6/0, 6/4). C’est d’ailleurs son deuxième titre en catégorie Challenger après Braga, également sur terre battue, en octobre 2024.
Dès 14 ans, Moller prend son envol pour la Suède et quitte le cocon familial. Il rejoint la Good to Great Tennis Academy à Stockholm pour grandir sous la houlette de Magnus Norman et Mikael Tillström notamment. Une expérience enrichissante certes, mais pas totalement concluante : "Je ne sais pas pourquoi ça n'a pas marché, parce que j'ai passé de bonnes années là-bas, mais j'étais encore un enfant à l'époque, a admis le Danois au journal B.T. J'ai dû faire beaucoup de choses seul, donc quitter la maison si tôt a été un défi. Mais j’ai aussi beaucoup appris. Ce n'est pas fait pour tout le monde, mais pour moi, ça avait vraiment du sens à l'époque". À 18 ans, il choisit de revenir au Danemark et s’entraîne désormais dans le club omnisport de KB (Kjøbenhavns Boldklub), à Copenhague.
Sa famille, son véritable moteur. Moller a besoin de ses proches et cela explique en partie son choix de revenir à Copenhague après l’aventure suédoise : "Parce que je joue mieux et cela m'aide dans les moments difficiles à ne pas sombrer complètement, a-t-il affirmé au journal B.T. C’est important d’avoir autour de moi des gens qui me mettent de bonne humeur".
Mais entre la vie de globe-trotter qu’exige le circuit professionnel et son besoin d’être auprès des siens, la jeune pousse était tiraillée : "J’ai vraiment réfléchi à la question de savoir si c’est ce que je veux. Si c'est ce qui a du sens pour moi. Parce qu'il y a des choses qui nous échappent et il y a bien plus important dans la vie que le tennis".
Finalement, il a fait le choix de la petite balle jaune et cela l’a conduit jusqu’au premier tour de Roland Garros, face à Tommy Paul : "Cela en valait la peine".