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Revivez la première journée (Lundi 19 mai)
Les Françaises Julie Belgraver et Jenny Lim tenteront ce lundi 19 mai d'accéder au deuxième tour des qualifications de Roland-Garros pour la première fois de leur carrière.
Le Quotidien du lundi 19 mai pose sa loupe sur deux Françaises en lice lors de cette première journée de l'Opening Week : Julie Belgraver, opposée à la Chinoise Han Shi en cinquième rotation sur le court 7, et Jenny Lim, qui affronte la Japonaise Ena Shibahara (n°31) en cinquième rotation sur le court 14.
Quatre ans déjà. En 2021, Julie Belgraver disputait à 18 ans ses toutes premières qualifications Porte d’Auteuil. La revoilà plus mature et beaucoup mieux classée : 365e mondiale la semaine passée, elle va intégrer pour la première fois le top 300. "En 2021, je n’étais pas vraiment prête quand j’ai reçu cette invitation. Environ 800e mondiale, je n’avais tout simplement pas le niveau pour gagner ce genre de match. Cette fois, je me sens plus à ma place, car je sais que je peux battre ce type d’adversaire. J’arrive donc avec beaucoup plus de confiance", souligne la joueuse licenciée au TC Villiers-le-Bel.
Une saison convaincante
En 2025, la Française aux origines néerlandaises a multiplié les bons résultats sur le circuit ITF : demi-finales à Palm Coast, puis quarts à Santa Margherita di Pula et Saint-Gaudens, à chaque fois sur terre battue. Mais surtout, Belgraver s’est hissée pour la première fois en quarts d’un tournoi WTA la semaine passée au Trophée Clarins, sortant notamment la Néo-Zélandaise Lulu Sun, 46e mondiale. "En raison d’une blessure l’an dernier, mon classement avait baissé, mais cela fait longtemps que j’affronte des filles mieux classées que moi en les accrochant. Ces derniers temps, je parviens à en battre certaines", sourit l’intéressée. Les progrès récents effectués par Belgraver s’expliquent en partie par sa collaboration avec l’ancienne joueuse belge Ysaline Bonaventure (81e en 2023), entraînée à ses débuts par Noëlle Van Lottum, la maman de Julie. "Ça fait juste deux semaines qu’Ysaline s’occupe de moi, mais je lui fais totalement confiance. C’est comme une grande sœur, puisqu’elle vivait parfois avec nous quand j’étais petite, explique celle qui a vécu à Paris de 16 à 20 ans, avant d’aller en Espagne puis de revenir aux Pays-Bas. Elle sait exactement quoi me dire dans les moments importants. J’ai parfois l’impression qu’elle me connaît mieux que moi-même."
Le tennis, une affaire de famille
Noëlle Van Lottum, la mère de Julie, a effectué une solide carrière, ponctuée par un troisième tour à l’US Open 1992, ainsi qu’une victoire à Wellington la même année, montant jusqu’au 57e rang mondial, tandis que son père, Martijn Belgraver, ex-216e mondial, et son oncle John Van Lottum, 62e mondial en 1999, jouaient pour les Pays-Bas. "C’est parfois délicat d’avoir des parents qui ont joué à haut niveau, reconnaît Julie. Mais les miens ne m’ont jamais entraînée. Il m’arrive de leur demander des choses mais pas souvent, sinon j’ai trop d’informations (rires) !" La Française entend désormais poursuivre sa progression, pas à pas, en s’appuyant sur ses qualités : "Ma filière, c’est d’aller vers l’avant, en utilisant mes armes principales, qui sont le service et le coup droit, pour dominer l’échange. Pour le futur, une première étape importante serait de disputer les qualifications des tournois du Grand Chelem puis, dans les années à venir, d'intégrer le top 100. Je ne suis pas une fille qui avait le niveau à 16-17 ans pour être dans le top 100, je suis mon propre chemin, à mon rythme."
Après 2024, la Française participe aux qualifications pour la deuxième fois. Opposée à la Japonaise Ena Shibahara sur le court 14, Jenny Lim est consciente de l’attente du public mais cela reste malgré tout "un kiff de jouer ici" pour elle.
Vous venez de jouer au Trophée Clarins, un WTA 125 où vous avez montré de belles choses (sortie des qualifications, elle a accroché Katerina Siniakova, 62e mondiale, au premier tour). Êtes-vous satisfaite de votre niveau de jeu ?
Oui, je viens de faire un bon tournoi avec de bons matchs. En qualifs, j’ai joué contre Maddison Inglis. J’étais très tendue pendant le premier set, puis j’ai réussi à changer d’approche. J’ai déroulé dans les autres sets, j’ai montré de super choses et j’ai surtout joué de manière relâchée, ce qui est le plus important pour moi. Et quand je suis sortie du court, Pauline Parmentier, responsable des filles à la DTN, était là et elle m’a annoncé que j’étais wild-card, même si ce n’était pas encore officiel. Donc là : "double happiness" ! La victoire, l’invitation… J’étais trop heureuse !
Vous attendiez-vous à cette annonce ?
Pas trop car mes résultats n’étaient pas top depuis un an. J’ai eu beaucoup de pépins : au poignet en octobre puis j’ai eu encore mal en décembre, donc j’ai fait une nouvelle pause. Depuis janvier, il y a un peu plus de continuité, même si peu de résultats. Mais contre Siniakova, c’était vraiment bon. Ça montre que je peux accrocher des joueuses du top 100. J’ai eu deux balles de set dans le deuxième, j’aurais vraiment pu gagner cette manche et c’est encourageant. Ça montre que le niveau monte petit à petit.
Vous connaissez bien le stade Roland-Garros, vous avez d’ailleurs gagné les championnats de France 17/18 ans ici, en 2022. C’est un avantage d’avoir ses repères ou c’est plutôt une pression car vos proches viennent vous voir jouer ?
Jouer à Roland-Garros, c’est trop bien mais oui, c’est très stressant car c’est en France, à Paris. On veut bien faire. J’ai gagné un championnat de France ici mais ce n’est pas du tout la même chose, l’ambiance est très différente. Pendant le Grand Chelem, il y a un engouement… stratosphérique ! J’ai des repères car j’ai la chance de m’y entraîner, mais ça ne fait pas tout : l’an dernier, j’avais joué sur le Suzanne-Lenglen au premier tour des qualifications et je n’avais jamais joué sur un court aussi grand, devant autant de personnes. J’étais sortie terriblement déçue de mon match. J’étais tellement tendue. Quand je suis sortie du court, j’ai "crampé"... Le muscle ne s’est pas relâché pendant 10 minutes ! Cette année, je vais me préparer mentalement. Les potes et ma famille vont venir, je vais essayer de tout donner. Ce n’est pas facile en tant que Française, car le public attend beaucoup de nous, mais c’est un kiff de jouer ici. Si je veux me qualifier, je dois gagner trois matchs très durs. Au Trophée Clarins, j’ai pu en faire deux bons, alors j’espère garder ce niveau-là. Je dois faire confiance à mon jeu.