Kyrian Jacquet : "J’en profite à fond"

En pleine possession de ses moyens, le Français aborde son troisième tour avec ambition.

Kyrian Jacquet / Deuxième tour, qualifications, Roland-Garros 2025©Cédric Lecocq / FFT
 - Baptiste Blanchet

Vainqueur de deux Challengers cette saison et enfin débarrassé de ses pépins physiques, Kyrian Jacquet (24 ans, 151e mondial) peut s’offrir une première participation au tableau principal, s’il vient à bout du gaucher autrichien Jurij Rodionov (26 ans, 225e mondial) en quatrième rotation sur le court 7.

Une deuxième victoire, des émotions fortes

Efficace au premier tour contre le Japonais Taro Daniel, le Français a confirmé devant l’Italien Stefano Napolitano (6/3, 2/6, 6/0), mercredi au deuxième tour.

"J’ai commencé très fort, j'ai survolé le début de match en étant un peu au-dessus de mon niveau habituel, a analysé le Lyonnais au sortir de la rencontre. Puis Napolitano a réussi à se mettre dedans, il faisait moins de fautes, j’ai un peu plus douté au deuxième set, j’en mettais moins dans mes frappes. Au début du troisième set, je me suis dit que si je continuais comme ça, j’allais me faire sortir. Il fallait changer quelque chose, redevenir agressif, remettre de l’intensité, faire le jeu avec mon coup droit. Je me suis tenu à ce plan, quitte à faire quelques fautes. Je suis hyper heureux de m’en être sorti et c’est incroyable de jouer à la maison, avec en plus un public qui est resté malgré la pluie. Les spectateurs m’ont supporté du début à la fin, dans une ambiance de dingue. Je ne peux que les remercier. Pour les joueurs comme moi qui ne disputent pas les plus gros tournois, ce genre d’émotions, c’est une fois par an. J’en profite à fond."

Rodionov, comme à l’US Open

Pour sa quatrième participation à l’Opening Week, le joueur du Tennis Club de Paris (TCP) se retrouve pour la première fois au troisième tour. Clin d’œil du destin, il affronte l’Autrichien Jurij Rodionov, qu’il avait dominé en 2024 à l’US Open, là encore au troisième tour des qualifs (7/6, 6/1), accédant au passage à son premier tableau principal en Grand Chelem. "J’espère que ce sera le même scénario, on va bien se préparer avec mes coachs, physiquement, tennistiquement et mentalement. Je vais faire le maximum, tout donner. Je l’ai battu sur dur, mais sur terre battue, ça n’aura rien à voir, reconnaissait Jacquet. Il s’agit d’un très bon joueur. Je suis fier d’être au troisième tour. Quoi qu’il arrive, je vais tout donner pour accrocher ce premier tableau final dont j’ai toujours rêvé. Avec mes entraîneurs, on se dit que chaque match est une finale. Ça marche plutôt bien. Et peu importe le court sur lequel je suis programmé (le court 7, ndlr), je vais aborder ce troisième tour de la même façon."

La fin des blessures ?

Vainqueur de deux Challengers en Inde (Chennai et New Delhi) cette saison, le pensionnaire de la All In Academy, tout proche de son meilleur classement, parvient enfin à enchaîner les tournois. Pour éviter les blessures, il a changé toute son alimentation – pas de gluten, ni de lactose ou encore d’œuf –, fait énormément de tests sanguins et modifié sa façon de s’entraîner physiquement. "Dès que je n’ai pas de pépin, dès que physiquement j’arrive à tenir, je sais que je joue bien. J’ai ce qu’il faut dans mon jeu et dans ma raquette pour battre de bons joueurs. Je suis assez pénible à jouer, souriait Jacquet. Avec mon coach et mon préparateur physique, on travaille pour solidifier mon corps. Depuis le début de l’année, hormis un petit pépin aux abdominaux, je me sens vraiment bien, ce qui me permet d’exploiter mon potentiel."